UKF Bass Culture – Londres – 02/03/2012

Je n’étais pas sûr d’avoir eu assez mal la première fois; du coup j’ai re-testé pour vous la seconde édition de la UKF Bass Culture à Londres, qui se déroulait cette fois-ci dans les murs du O2 Academy Brixton avec un line up, certes moins complet que pour la première édition, mais qui aura su amplement ravir le public en manque de bass music.

17h00 : tout comme la première édition, j’arrive à Londres en ayant pris un jour de congés pour l’occasion, un évènement comme celui-ci, mérite ce genre de sacrifices (quoique ce ne soit pas vraiment un sacrifice que de ne pas aller bosser…).  Pas trop de promenades dans le coeur de Londres pour cette fois, je rejoins directement des amis qui m’accompagneront durant cette soirée.

22h15 : débarqués à Brixton, dans le sud de Londres, après s’être « correctement » approvisionnés comme il se doit (Burger King, Beers, etc.), nous nous dirigeons vers les portes de l’academy officiellement ouvertes depuis 15 min mais tombons d’effroi devant la queue dans laquelle nous avons du attendre 45min avant de pouvoir enfin pénétrer dans l’arène. La queue… premier reproche imputable à l’organisation (ou à la structure du lieu, au choix), elle s’avérera redondante à plusieurs étapes de la soirée provoquant des attentes de l’ordre de quelques minutes à quelques bons quarts d’heure : vestiaires, bars, toilettes, fumoir…

23h10 : enfin rentrés et débarrassés de nos effets, nous découvrons, une fois passé le hall principal où une sorte de mini show est donné, la salle principale, une énorme arène où Feed Me embrase le public depuis quelques minutes. Il distillera, à l’instar de sa prestation à laquelle j’ai eu la chance d’assister durant la précédente soirée UKF au Alexandra Palace, un prodigieux live electro – dubstep oscillant entre anciennes et récentes productions, mis en lumière par son show visuel The Teeth. Quelques facilités « techniques » prises au niveau du mix entacheront la subtilité du live mais il finira tout de même brillamment son set, laissant le public assoiffé pour la suite de la soirée.

 

En parlant de soif, bien que la distribution d’eau gratuite fut amplement bien mise en place (en réponse aux critiques faites à l’orga durant la précédente soirée), le soiffard que je suis fut surpris par l’augmentation des prix des consos et vestiaires en comparaison à la précédente édition mais il semblerait que ce soit plutôt généralisable au mode de vie Londonien : tout aurait augmenté en quelques mois, y compris les transports publics, certainement faute à la crise qui a bon dos ou encore aux JO qui arrivent bientôt…

00h00 : en attendant la suite, je comprends en fait que que le « mini show » donné dans le hall d’entrée de l’O2 Academy est en vérité la seconde scène de cette soirée. Un espace d’à peine 100 m², aussi bien sonorisé qu’un char de la Technoparade où des artistes talentueux comme Inspector Dubplate, Shock One ou encore The Prototypes (vidéo qui suit) sont malheureusement rabaissés à être des warm-up longue durée devant quelques dizaines de personnes, c’en est limite pitoyable…

 

00h10 : retour du coup vers la seule vrai scène de la soirée où P Money commence son show, certes court (moins d’une demi heure), mais à l’image de son flow : énergique et intense. Un excellent ambianceur qui enchaînera ses principaux featuring dubstep mais où l’on regrettera toutefois que du point de vue technique, sa voix aura un poil trop dominé sur les basslines.

 

00h30 : caché jusqu’alors par de grands rideaux noirs, Andy C débarque et dévoile son live constitué d’une structure reprenant la forme de son logo sur laquelle est projeté un impressionnant show visuel en 3D. La soirée monte d’un cran, Andy fait décoller l’academy, les mosh pits se font de plus en plus intenses voire violents, offrant mélanges de sueurs et jets de bières aux plus téméraires ! Au final, un excellent set drum’n’bass d’une heure, frais et dynamique, avec un finish « cherry on the cake », ponctué par de prodigieux remixs de Knife Party, Nero et autres stars de la scène bass music anglaise, en gros : première grosse claque de la soirée.

 

01h45 : arrivent en scène les « mendiants étangers », Orifice Vulgatron, Metropolis et DJ Nonames, outremanche appelés Foreign Beggars, pour un show live un peu en dessous de ce qu’ils ont l’habitude d’offrir, à mon goût : Faute peut-être là aussi, tout comme P Money, à des voix dominant de trop la musique. L’ascenscion progressive de la rythmique et de l’énergie des morceaux enchaînés atteint son apogée avec leur morceaux Scatta et Still Gettin It en featuring avec Bare Noise & Skrillex pour finir sur un split massif de salle sur le morceau Shellshock coproduit avec Noisia.

 

Comme il est facilement constatable sur la vidéo précédente, la vue du balcon tout simplement impressionnante, avec des relais de caissons en hauteur pour ne rien perdre de l’énergie musicale et apprécier le show, offrait la possibilité de se reposer tranquillement à l’abri du mouvement dans des sièges confortables à souhait ! Bon point d’un côté; d’un autre, un moyen pour beaucoup de sombrer sous le coup de la fatigue et de s’endormir profondément surtout quand on attend plus d’une demi heure l’arrivée de l’artiste qui suit…

03h15 : arrive enfin Sub Focus et son nouveau live annoncé comme spectaculaire, mais le mot ne suffisait apparemment pas… Grandiose, extraordinaire, magistral, voilà des mots qui auraient conforté à définir ce show d’une heure tout en puissance visuelle et sonore, cadencé par le flow de MC I.D., le tout vacillant dans les diverses rythmiques et sonorités issues de la bass music (dubstep, dnb, drumstep, electro) entre remixs et productions propres au talentueux artiste. L’attente en valait franchement la peine, je ne sais pas si mes camarades de soirée l’ont vécu de cette même manière, en tout cas cela restera pour ma part THE live de la soirée !

 

04h30 : les retards s’accumulant, c’est donc avec trois quarts d’heure sur l’heure initialement prévue que Borgore entre en scène sur sa plateforme toute enLEDie (jeu de mot copyrighté !) avec de chaque côté de la scène des cubes à son effigie, surmontés d’une barre de pole-dance où diverses danseuses assureront le show accompagnant celui du dj susnommé (non je préfère pas de jeu de mot là…).

Petite parenthèse oblige, avant de continuer sur la prestation de Borgore, je ne suis pas spécialement pro-féministe mais il est à noter que ces filles resteront la SEULE présence féminine sur scène de toute la soirée à l’inverse de la précédente soirée à Ally Pally où l’on avait eu droit aux prestations de Yasmin, Alana (NERO) ou encore MS Dynamite, à bon entendeur… ((Rectificatif : Ayah Marar aurait fait une apparition live surprise aux côtés de Cutline en tout début de soirée sur le morceau Mind Controller))

Concernant le show de Borgore, il aura été gras à souhait, tout en violence brute sur la longueur comme à son habitude, ne décevant pas les adeptes mais ramollissant sensiblement ceux dont les esgourdes et les corps commencent à crier à l’aide (en même temps, il commence à se faire tard). Pour le finish, toujours comme à son habitude, il finit sur une petite note métal avec cette fois-ci (comme durant la soirée Vision à Marseille dernièrement) par Chop Suey (Sinister Souls Dubstep remix) de System Of A Down.

 

05h30 : du fait des différents retards, il ne reste malheureusement qu’une petite demi heure aux malchanceux Loadstar pour (ré)animer le public mais le challenge fut amplement accompli. Le duo aura su trouver les morceaux et enchaînements adéquats pour littéralement réveiller et maintenir les énergies des derniers survivants de cette soirée, un set explosif résolument jump up qui assurera le succès final de cette soirée !

 

06h00 : la soirée s’achève un peu de manière expéditive, aucun remerciement de l’organisation ni quoique ce soit, la musique s’est arrêtée, les lumières se sont rallumées et tout le monde est gentiment rentré chez soi… Au final, une soirée qui aura montré d’excellents live act mais qui restera en légère demi-teinte du fait de ses nombreux points noirs : les files d’attentes interminables, une sécurité un poil plus oppressante, une seconde scène « parodique », des shows visuels (pour les artistes qui n’en avaient pas) limités à de simples balayages de spots de couleurs, quelques attentes entre certains shows dans un silence limite angoissant, retards dans les enchaînements d’artistes, des prix revus à la hausse… auxquels j’ajoute le regret personnel de ne pas avoir pu assister aux shows de tous les artistes (Cutline, Inspector Dubplate, Shock One, Rollz, Koven, Mutated Forms) et un sentiment d’avoir été plus « spectateur » cette fois-ci que la fois précédente…

Mais bien sûr cet avis n’est pas totalement objectif, il s’impose indéniablement en comparaison à la précédente soirée, alors que ce n’était bien évidemment ni les mêmes artistes ni le même lieu; pour ma part j’ai encore pris cher et j’ai a-do-ré !!!

On souhaite à l’organisation bon courage en tout cas pour la suite avec l’annonce faite ce week-end des 2 dates évènements futures le 27/07/2012 au festival Global Gathering et le 26/08/2012 au festival South West FourUKF jouera cette fois-ci le rôle d’host de scène avec au programme les artistes déjà annoncées : Skrillex, Skream & Benga, Andy C (Alive), DJ Fresh, Flux Pavilion, Borgore, Friction, Doctor P, Redlight, Dillon Francis…

Pour finir, mention spéciale à JiKay, DJ originaire de Nottingham, qui aura, à plusieurs reprises dans la soirée, entretenu la fougue du public pendant les changements d’artistes par ses mixs dubstep; sans lui, certaines attentes auraient vraiment tué cette soirée.

Retrouvez l’ensemble des vidéos prises durant cette soirée (il y en a plein d’autres dont les opening de Foreign Beggars et Sub Focus) à cette adresse :
http://www.youtube.com/playlist?list=PLFA769CB418FD9477

Photo par Fresh To Death.