UKF Bass Culture – Londres – 25/11/2011
J’ai testé pour vous (enfin surtout pour moi ! :P) le UKF Bass Culture au Alexandra Palace à Londres. Retour sur LA soirée londonienne Dubstep/Drum’N’Bass la plus attendue de cette fin d’année.
16h00 : jour de congés pris pour l’occasion, je débarque à Londres qui propose un temps hivernal assez doux à ma grande surprise, mais étant arrivé assez tôt, une visite express de la ville s’est donc imposée à moi pour tuer le temps : Buckingham Palace, Trafalgar Square, Big Ben, London Bridge, Picadilly Circus, Burger King…
19h30 : je décide de prendre le métro m’amenant au plus près de l’Alexandra Palace, l’hôte de cette soirée s’annonçant fameuse.
20h15 : je suis perduuuuuu !! Et quand je me rends compte le lendemain matin en rentrant vers la ligne de métro, la simplicité avec laquelle on se rend au Alexandra Palace, je me demande sérieusement comment je m’y suis pris ! J’arrive donc finalement à retrouver mon chemin et arrive devant les portes, euh… pardon, derrière la queue massive de gens devant les portes de l’entrée principale vers 21h. Une petite demi heure d’attente du coup dans le froid des hauteurs de Londres, Ally Pally pour les habitués, se situant sur une sorte de colline au Nord de Londres (magnifique vue) mais qui du coup offre des bourrasques de vent assez frigorifiantes.
21h25 : je pénètre enfin dans l’antre de la belle (pas trop tôt, je n’en pouvais plus d’entendre les british fluo kids derrière moi). Emerveillé devant la grande bôôôté du lieu (très très loin devant ce que l’on peut voir sur notre territoire), je le suis tout autant concernant l’organisation de par : sa bonne gestion des espaces (hormis un tout petit cafouillage à la fin du set de Nero dans un espace liant les deux salles principales), du personnel au petit soin partout, une sécurité présente mais non oppressante, des toilettes jamais bondées, des prix assez raisonnables (2€90 le coca 50cl, 5€ la bière 50 cl, 2€30 le vestiaire) mais bon, c’est sûr, il y avait quand même quelques points noirs, mais j’y reviendrai plus tard.
Je débarque donc dans la Main Arena où joue à ce moment là Ayah Marar.
Pas franchement emballé par la prestation, je me ballade et me rend dans la seconde salle, l’Union Arena où à ce moment là y joue Yasmin, bon… pour pas être méchant, on va dire que c’est le début !
Toutefois, ce petit détour dans la Union Arena mettra en évidence un des premiers reproches imputables à l’organisation : le son (et je n’étais pas le seul à l’avoir remarqué) ! Il y avait beaucoup trop de basses dans l’Union Arena (je pense d’ailleurs que ça s’entend assez aisément sur la vidéo). Cela en devenait véritablement désagréable, on en suffoquait presque alors qu’à l’inverse le Great Hall révélera plus tard dans la soirée un sérieux manque niveau bassline en façade, les DJs « envoyaient le paté » mais les caissons se situant exclusivement de chaque côté de la scène « ramollissaient » le public des 5 premiers mètres.
22h00 : Je retourne dans la Main et là, le niveau a changé (dsl pour les filles avant mais bon), c’est 16bit sur scène ! Et c’est pour ainsi dire à ce moment là que ma soirée commence véritablement, bien que je trouve tout de même un peu dommage de l’avoir fait jouer si tôt, tant de gens sont encore dehors à attendre… Malheureusement pour moi, je n’arrive pas au début de son set et qui plus est celui-ci ne durera que 30-40 min.
MS Dynamite prend la suite, show très « dynamique » mais qui détonne un peu avec celui de 16bit qui la précédait.
22h40 : Je reviens du bar une bière à la main et c’est MistaJam qui entre sur scène (déjà ?!). Semblable à ses shows sur BBC 1 Radio, son set sera cadencé énergiquement par son flow d’ambianceur que lui seul possède (parce qu’il le vaut bien). Energique ? Peut-être un peu trop surement, MJ connaitra 3 sauts de têtes de lecture sur ses platines durant son set, qui lui ont valu de joyeux « booouuuuuhhh ».
23h40 : Après quelques longues minutes à entendre « nirow, nirow » avec du DJ Jean ou du Ini Kamoze en fond musical, NERO entre en scène et le show commence ! Un show impressionnant aussi bien d’un point de vue sonore que visuel (et je ne fais pas QUE référence à la présence de la chanteuse Alana durant leur prestation). En effet, les deux compères débarquent sur une sorte de scène surélevée faites d’écrans TV, Ghetto Blasters et objets au design très 90s livrant un véritable spectacle de lights mélés à des extraits de leurs clips emblématiques, le tout servi sur un set bien ficelé, peut-être trop… En effet, c’est le seul reproche que je laisserai au duo anglais, tout est orchestré au poil de cul et on a vite l’impression d’assister à une écoute d’album en live, dommage !
00h45 : Petit tour par la Union Arena pour le set de Feed Me, et là GROSSE claque !! Show visuel (The teeth) époustouflant, DJing irréprochable, cela restera la plus grosse surprise pour ma part POINT MAJUSCULE (rien d’autre à dire).
01h55 : Chase & Status démarre son live sur la Main Arena; tout excité, je sautille sur les premiers battements de la batterie, je m’extasie des rythmes saccadés distillés mais au bout de 3 morceaux la joie retombe aussi sec… A l’instar de Nero, je me retrouve face à un live TROP bien monté, et malheureusement pour moi ayant vu leur live en streaming durant l’iTunes Music Festival, je me rends très vite compte que j’assiste exactement au même show (l’écran en moins). Alors ok, on ne réinvente pas un live à chaque nouvelle prestation, mais quand leur MC chante au mot près et crie exactement au même moment que lors du spectacle auquel j’ai assisté précédemment, et bien forcément on est un peu déçu : » [Crier] *Nom de la salle*, makes some noise !!!!! »
02h15 : Du coup, et quelque part ça m’arrangeait un peu, je me rends à nouveau dans la Union Arena où là Doctor P, Flux Pavilion, Roksonix et Funtcase ont démarré depuis une demi-heure le sauna Circus Records. Que dire ? Ces mecs sont doués, ils l’ont prouvé maintes fois lors de leurs séjours sur notre territoire, leurs productions déchainent tous les dancefloors et parades du monde entier, ils rafflent même quasiment toutes les récompenses du milieu (Dubstep Music Awards 2011). C’est donc en B2B à 4* (toutes les 2 chansons) que ces prodiges ont fait vibrer (au sens propre à cause des caissons) le public de la « petite » arène.
03h15 : Distribution de « masques » dans la Main Arena pour la promo de la sortie de l’EP de Knife Party début décembre. Ceux-ci démarrent peu de temps après, offrant un set au niveau de leurs différentes promos, c’est à dire globalement TRES énergique, et du coup en opposition totale avec l’attitude de Rob Swire durant le set, élu par mes soins, DJ le plus blasé au monde après Bob Sinclar. Je sais, c’est méchant mais assez veridique, j’ai maté d’autres vidéos d’autres sets et le verdict est le même, on dirait que ce cher Bob ne prend vraiment pas son pied niveau mix, faudrait juste qu’il prenne le temps de réaliser qu’étant sous les projecteurs, il y a, à moins de 20m de lui, des gens qui le voient…
04h10 : Gemini entre sur scène. Wait… What ? En effet, Skrillex qui était censé enchaîner après Knife Party était encore « en déplacement ». Du coup, chamboulement de dernière minute chez les orgas qui décident de déplacer Gemini de l’Union Arena vers la Main Arena, et si Skrillex arrive à temps, faire jouer Camo & Krooked dans l’Union Arena (alors qu’il était prévu qu’ils jouent après Skrillex dans la Main), et c’est effectivement ce scénario qui s’est profilé… Je ne comprends pas trop pourquoi ils n’ont pas simplement demandé à C&K de jouer avant, au moins ils auraient leur show visuel d’assuré dans la bonne salle… M’enfin, pour revenir à Gemini, je ne suis pas arrivé à accrocher à son set. Accompagné d’un MC qui parlait beaucoup trop, certains morceaux choisis dont un remix dubstep de « Guetta – Love don’t let me go » ne m’ont pas du tout convaincu, le sentiment d’insatisfaction étant, j’en suis convaincu, largement accentué par un début de fatigue naissant.
De la fatigue qui semble se généraliser à la quasi totalité du public, 4h c’est un peu le tournant de la soirée : les cadavres (de bouteilles) s’accumulent au sol, certains abandonnent et dorment dans un coin à l’arrache ou rentrent chez eux, d’autres manquent de redécorer mes vêtements par leurs rejets stomacaux, beaucoup de fluo kids déçus par le retard de Skrillex décident tout de même d’attendre en « mode zombie » (ceux qui marchent hein, pas ceux qui courent).
05h05 : Skrillex débarque enfin sauf… Sauf que Monsieur a connu semble-t-il, quelques problèmes techniques et aurait apparemment gravé (ou récupéré) quelques cds à l’arrache pour les mixer sauf… Sauf que Monsieur annonce au micro que c’est la première fois de sa vie qu’il mixe sur des CDJs (are you f***ing serious ?), ce qui, il faudra l’avouer, s’entendra un poil, je vous laisse en juger par vous-même sur la vidéo ! Bon ce n’est rien de flagrant non plus, les morceaux choisis sont efficaces, et il arrive tant bien que mal à maintenir la chandelle qui s’éteint petit à petit dans le public. En gros, c’était un poil mou mais bon ça passe.
06h00 : Soirée terminée, quelques t-shirts (certainement invendus) envoyés au public « histoire de », et retour pour ma part vers les vestiaires afin de récupérer mon sac à dos.
06h30 : Au final, je sors de l’Alexandra Palace avec : des courbatures et des crampes, des bleus (mosh-pit), le dos au bord de l’hernie discale, des cervicales bonnes à jeter (headbanging), la barre stomacale (quand tu es contre les barrières et que ça pousse derrière), les pieds en compote, une extinction de voix (crier 9h d’affilé = mauvaise idée…), et très certainement un rendez-vous à prendre avant la fin de l’année chez l’ophtalmo (strobe) et chez l’orl (bass), tant qu’au retour il s’est fait péniblement vu le nombre de gens se ruant vers les transports publics. Mais vous savez quoi ? Je ne regrette rien, il est vrai que j’ai dressé quand même pas mal d’imperfections durant cette soirée, et recense une petite amertume de ne pas avoir pu voir/apprécier certains artistes (Modestep, Zane Lowe, Fresh, Camo & Krooked, etc…) ni un seul artiste de la 3e scène qui pour sa part était totalement Drum’N’Bass, mais ces douleurs physiques ressenties sont révélatrices d’un véritable plaisir obtenu, je n’en reste ainsi pas moins retourné d’avoir connu un évènement, à mes yeux, aussi spectaculaire et que je souhaiterai tellement retrouver un jour dans notre beau pays… A bon entendeur !
Retrouvez l’ensemble des vidéos prises durant la soirée (il y en a d’autres) à cette adresse :
http://www.youtube.com/playlist?list=PL9DF966B4FCECE114
Les 2 morceaux les plus joués de la soirée tout DJ confondu :
– Labrinth ft. Tinie Tempah – Earthquake (Noisia Remix)
– Nero – Crush on you (original mix et knife party remix)
Photos du diaporama par DJ Coma
Edit du 28/11/2011 : J’apprends aujourd’hui même avec énormément de regrets que les manifestations de ce week-end ayant été organisées au Alexandra Palace (UKF Bass Culture 25/11 et EPIC 26/11) ont été endeuillées par le décès de 2 personnes, dont une lors de cette bass culture (la seconde personne était pour sa part présente à la soirée du lendemain), tout deux décédés en soins intensifs à l’hôpital suite à une prise d’ecstasy.
Source : Two dead and 20 more in hospital ‘after taking lethal drug at all-night dance club