Marsatac – du 19 au 29 septembre – Nîmes & Marseille

Marsatac – du 19 au 29 septembre – Nîmes & Marseille

« Propaganda », c’est le thème retenu pour les 15 ans de Marsatac, l’âge de la révolte…. D’un point de vue programmation, on ne peut pas dire que cela sentait la poudre de la révolution, les programmateurs ayant misé plutôt sur des valeurs sûres. Mais après tout, peu importe, Marsatac a trouvé son public !

Report par Karine, Lolita, Alcid & Pierre

A Paloma :

Vendredi, nous arrivons tôt à la belle Paloma et pour cause ! Nous avons rendez-vous avec Aufgang, en tournée pour défendre leur perle « Istiklaliya ». Programmés un peu tôt, faut l’avouer, nous avions prévu de déguster du champagne en savourant ce live. Et dès les premières mesures, nous sommes sous le charme. Scotchés au 1er rang face à la montée en puissance des tracks. Fascinés par toutes ces mélodies, ou encore en totale admiration devant ces surdoués. Le temps est comme suspendu. Mais configuration du festival oblige, la réalité nous frappe en plein visage sur les dernières notes, on aurait bien aimé en écouter davantage tellement ce live est prenant ! Le trio, serait-il en passe de devenir la révélation de l’année ?

Un petit passage dans le patio pour nous remettre de nos émotions et raconter aux copains arrivés plus tard, ce qu’ils viennent de manquer. Pendant ce temps, Zeller et Juveniles occupent les 2 salles. Arrive le tour de Carbon Airways dans le club, et Bakermat sur la grande scène. Carton plein pour le jeune néerlandais et sa tech-house blindée de cuivre. Pas forcément notre tasse de thé, mais faut reconnaître que le public est conquis. En face, nous ne sommes pas vraiment convaincus du passage des Carbon Airways. Les tracks se suivent et se ressemblent. On ne peut pas s’empêcher de penser à Prodigy ou Skrillex, mais en beaucoup moins bien. Bref, on en reparle dans quelques années…

Joris Voorn prend les rennes dans la grande salle. Ses sets sont toujours impeccables et terriblement dancefloor. Les murs commencent à suinter, l’atmosphère est poisseuse, le sol est gluant. La foule se lâche totalement. On notera tout de même la sélection tubesque et hyper festive sans grande prise de risque. Mais revenons plutôt sur le live captivant des Fuck Buttons. Tantôt chaotique limite bruitiste, tantôt magnifique, le duo oscille entre électro post rock et noise. Digne d’une bande originale d’un film de Dany Boyle. On est sensible à la construction alambiquée et riche des morceaux, à l’ambiance électrique et cinématographique qui plane dans cette salle. La configuration de celle-ci favorise d’ailleurs une relation intimiste, très appréciable. Leur prestation est pour certains d’entre nous, l’un des moments forts de cette soirée.

C’est à Dave Clarke que revient la tache de clôturer cette 2nde soirée. Sans surprise, le « Baron de la Techno », rentre dans le vif du sujet. Il joue sans concession, un set techno ravageur et bien « poilu ». On s’est cru un instant dans une grande soirée techno 90’s. Les puristes sont enchantés.

 

Samedi, on a évidemment le plaisir de profiter des artistes les plus attendus, Rone [InFiné], Maya Jane Coles [IAmMe], Cassius et bien d’autres. Arrivé vers 21h30, voici l’entrée en scène de Kavinsky : une quinzaine de minutes ont suffi pour me lasser de ses pistes habituelles.. Bref, direction la petite salle, Robert Delong en scène, à fond sur sa batterie pour un remix Drum’n’bass de Moby, et d’autre remixes de Depeche Mode par exemple.. Live variant, dansant, un régal pour tous les goûts électroniques. (Pour se donner une idée générale >>http://www.youtube.com/watch?v=B2r_-biU4sc). Dans la foulée, je me dirige vers la grande scène pour Cassius mais le temps de discuter un peu au bar et de faire le tour de Paloma et c’est déjà la fin.. Très correct dans l’ensemble mais je n’ai pas pu écouter l’intégralité du Set.  Maya Jane Coles fait son entrée sur scène. Le temps de prendre quelques photos et je suis déjà entrain de bouger dans tous les sens avec un set Techno pas trop hard mais magique dans le choix des morceaux, presque tous très peu connus.

 

En tout cas, je suis loin d’être déçu même si elle n’a passé aucune piste de l’album. Enfin, Rone, tant attendu par le public, entame une petite montée dans les décibels et c’est parti pour un gros set Techno, plutôt violent avec quelques morceaux de « Tohu Bohu » qui conclut parfaitement la soirée. Très bonne clôture de Marsatac à Nîmes cette année ; à retenir, une très grosse programmation et une montée en puissance de Paloma.

A Marseille :

Vendredi soir, arrivés pile à l’heure pour ne pas rater The pharcyde, ils n’ont finalement commencé qu’à 22 heures, les adolescents de carbon arways ayant annulé pour cause de poussée d’acné ! Cela nous a permis d’aller « supporter » Set & Match, Montpellier reprezent, à l’aise en ouverture du Festival  avec leur hip hop décontracté ; bientôt le Grand Chelem ? On leur souhaite.  Sous le chapiteau, que l’on squattera toute la soirée, The Pharcyde attaque. Ils ont su garder le punch des années 90 : Même flow incisif, même musique groovy old skool, avec comme visuels, leurs clips décalés, voire décadents ; Un réel plaisir de voir des dinosaures du rap sur scène avec  autant d’énergie que  de jeunes pousses.

Modeselektor, ensuite, nous a bluffés, en se lançant dans une diatribe techno irrésistible ! Scandant la foule compacte, haranguant le premier rang de teens déchainés ! Avec un seul mot d’ordre pour ce live : « RAVE ON » ! Un rythme puissant accompagné de bonnes montées acides (vive la 303 toujours et encore), le tout à 130 Bpm voire plus, avec quelques uns de leur « Hits » revus et corrigés en version Dancefloor !!! Bref ce live set était aux antipodes de leur dernière prestation à Marsatac, pour notre plus grand plaisir !  « Dense music».  Les Magnetic Man (Benga, Skream et Artwork), dont certains membres du trio sont des habitués de Marsatac , nous servent leur chilled  dubstep toujours aussi aéré et hypnotique. Un réel plaisir malgré le choix d’un live traditionnel avec 30 secondes de silence entre chaque track, sûrement pour laisser leur MC envoyer des « flows » de bonnes vibes. (pas top pour danser, l’inverse de « dansez sans entrave »). Vitalic clôture la soirée du vendredi en mode VTLZR, la formule live band electro ; la prestation est identique à celle proposée au Pont du Gard, cet été, accompagné d’un batteur, d’un claviériste et avec un impressionnant jeu de lumière ! La foule est restée pour lui et en prend plein les yeux et les oreilles. Oscillant entre techno efficace et electro groovy, ce live avec, comme point d’orgue la version du Poney part 2, est d’excellente facture, mais peu original.  « Du son sur les murs ».

Samedi, Nasser attaque fort sous le chapiteau dès 21h30, soutenu par son public venu très nombreux, malgré l’horaire. Le show est rodé et le public répond présent : il saute, il chante, il se défoule. « Pensez moins, dansez plus ». Dans un tout autre registre à la salle des sucres, Bonobo,  arrive avec ses musiciens. La salle est remplie à bloc ; le public, comme les murs et le sol, suinte de transpiration. Néanmoins, tout le monde est touché par la grâce des mélodies down tempo, électro jazz et la voix de la chanteuse. Magique et tellement beau ! « This is music ». Cashmere cat, ce jeune prodige blond et hirsute de la scène norvégienne inonde la salle RBMA du set le plus original du festival !  Avec son style bien à lui, du trap electro ultra sensuel ! Bourré de voix langoureuses ou dépitchées sur des rythmiques froides et métalliques. Sa prestation est à l’image de ses productions, techniquement impressionnante et irrésistible. Son remix de Jeremih « 773 love », qui l’a fait connaitre, arrive comme sa signatures dans ce set mixé avec des pattes de velours.  On aime ou on déteste, mais on ne reste pas indifférent à son style ! Nous, on adhère !

Pour rester dans la lignée des nouveaux prodiges, Oniris,  qui après un très bon set de Lindstrom, prend les commandes de la salle RBMA. Digne héritier de Laurent Garnier dans le « Détroit techno sound addict ». Son live set techno vous enveloppe et vous transporte au gré des « strings » technoïdes, suaves et hypnotiques. Ses productions comme le «Hope and Despair » jouées en fin de set n’ont rien à envier à ses idoles ! Au contraire, il les complète ! Avec lui, pas de doute, la relève est assurée ; les vieux n’ont qu’à bien se tenir !  « Know Future ». Avant sous le chapiteau, Kavinsky a fait le plein ! Pour rester dans la métaphore mécanique qu’on lui attribue depuis ses Hits de la BO de Drive. Impossible d’avoir le pied au plancher tant le dancefloor est compact !  Mais rien à redire sur ses productions qu’il débraye avec aisance en live, contrairement à ses dj sets où la boite à vitesse en prend pour son grade. Ses tubes « Road Game », « First Blood »,  et  « Nightcall », ont trempé plus d’une culotte ( haaa l’effet des sièges en cuirs ) ! Son coté disco sensuel Eighties a ses adeptes, et comme disait un de ses admirateurs : « sa musique sent le sexe » ! C’est quand même plus sympa que le Diesel ! 😉 On pourra regretter son show identique à celui joué à Kolorz Festival, cet été, bien mois compréhensible  que pour Vitalic, car seul avec ses machines sur scène.

 « Que votre volonté soit fête »..