I Love Techno – 9 Novembre 2013 – Flanders Expo (Gand)

I Love Techno – 9 Novembre 2013 – Flanders Expo (Gand)

A moins d’un mois de son édition française implantée dans notre chère contrée montpelliéraine, Teckyo vous propose un retour sur l’édition 2013 du Festival I Love Techno à Gand (Ghent) en Belgique ayant eu lieu le 9 novembre cette année.

Navette Train - I Love TechnoAccompagné de mon alcoolyte Léo, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous partîmes, seulement pour la soirée, dans ce cher pays voisin, non pas réputé que pour la qualité de ses frites et ses bières mais aussi pour celles de ses événements. Entre festivals à rayonnement mondial tels que Tomorrowland, Pukkelpop, Rock Werchter, les Ardentes/Transardentes ou ses soirées aux réputations inégalées comme les Rampage, la Belgique est de loin l’un des pays les plus réputés pour la richesse des programmations de chaque édition des événements organisés sur son territoire.

Et cette année encore pour ne pas déroger à la règle, concernant l’événement qui nous a fait voyager en train durant plus de 6h avec des gamins qui braillaient de tout côté, le lineup n’a franchement pas déçu. Certes, la sélection de cette édition 2013 d’I Love Techno a pu en choquer plus d’un étant donné l’ouverture particulièrement « bass music » que celle-ci a pu prendre, mais I Love Techno, c’est aussi ça, c’est le temps d’une soirée permettre à un public de « beat lovers » de s’ambiancer entre les 6 arènes du Flanders Expo pour y trouver son bonheur dans toutes les strates possibles des musiques électroniques.

Let's Get Love Drunk - Flanders Expo - I Love Techno 2013Arrivés vers 21h sur place sous un petit crachin des plus accueillants (-_-‘), c’est à la fois avec émoi d’être enfin là (THE place to be-lgique !) et aigreur que nous pénétrons les lieux suite à quelques déboires plus ou moins agaçants (ma réputation de chat noir se confirmant un peu plus de jour en jour). Mais bon, le moment est à la fête, alors que celle-ci commence !

Nous déambulons un peu autour des arènes et VIP Area histoire de prendre nos repères et constater que malgré l’importance de l’événement, les lieux ne font pas énormément preuve d’excentricités visuelles aussi bien dans les structures de scènes, certaines d’entre elles nous laisseront vraiment dubitatifs, quant au travail de décoration mis en place, mais aussi pour les « parties communes », la chillout zone étant pour ainsi dire essentiellement composée de 2 bars et un recoin (à peine 1/6 de la superficie totale de la zone) ambiancé par un partenaire avec djs et gogos, en gros rien d’extraordinaire…

Cashmere Cat - I Love Techno 2013Toutefois, nous ne sommes pas là pour ça alors taillons dans le vif du sujet, parlons musique ! Affectionnant plutôt les tendances musicales oscillant entre l’electro house jumpante, le dansant moombahton et le dubstep vrillant, c’est donc vers les artistes auteurs de ses genres ou gravitant près de ceux-ci que nous avons établi notre propre suite logique d’actes à ne pas manquer durant la soirée et démarrons ainsi dans l’Orange Room sur les sélections chillout trap orientées future garage de Cashmere Cat, autrement dit un mix idéal pour un warmup, histoire de se mettre en jambe, sans craindre de choper une crampe ou un point de côté.

 

Le second artiste de notre choix ne commençant qu’une demi heure après la fin du set du blondinet, nous décidons de faire un tour par la Green Room constater de notre propre chef le talent du duo à succès de l’année : Disclosure ! Mais malheureusement la foule amassée devant les portes d’entrée de l’arène pour la prestation des deux frères Lawrence ne nous permettra pas d’y assister. Il en sera de même devant les portes de la Yellow Room qui accueillait au même moment le frenchy le plus adulé de toute la scène électro, je parle bien entendu de Gesaffelstein.

Parachute Youth - I Love Techno 2013Premier petit regret de la soirée mais il nous faudra de toute façon faire avec… Lorsqu’on a à disposition 6 plateaux de qualité, on augmente forcément la potentialité d’être déçu de n’avoir pas vu certains artistes. Mais qu’à cela ne tienne, on ne se défait pas, on se réhydrate (que de l’eau moui moui moui), on socialise un peu et on part à la découverte du duo australien Parachute Youth dans la Blue Room. La prestation plutôt house mais dérivant assez facilement vers d’autres horizons musicaux, le tout ambiancé par l’un des 2 membres du duo ne nous aura pas marqué plus que ça et aura ainsi contribué à nous impatienter du passage des 2 ricains qui allaient suivre, les 2 hoodie boys from Chicago…

Flosstradamus - I Love Techno 2013Flosstradamus !!!! Under-under-undergrouuund, pas de chichis et encore moins de chouchous, le duo démarre sur les chapeaux de roues, le son ne se veut pas « commercial » pour 2 sous et les hits tubesques du duo ou des artistes du milieu trap – hip-hop s’enchaînent et embrasent la foule qui sautent en rythme cadencé de 110 à 170bpm. Agrémenté d’un show visuel stroboscopique poussant à l’épilepsie, leur set d’une heure aura duré à nos oreilles adeptes comme un simple claquement de doigts, mais heureusement pour nous celui qui suivait allait faire écho à ces sonorités qui auront vu nos premières gouttes de sueurs perler.

 

Dillon Francis - I Love Techno 2013Car celui qui suit, ce n’est ni plus ni moins que celui qui nous a émerveillé plus d’une fois déjà (Weekend des Curiosités au Bikini à Toulouse, Skins Party à Montpellier, Plages Électroniques à Cannes…) le seul, l’unique : Dillon Francis ! Plus énervé musicalement qu’à son habitude (à notre impression) et sans perdre une minute après la prestation de Flosstra, Dillon décharge son expertise musicale dans tous les genres et rythmiques connus du registre du producteur avec un même mot d’ordre en guise de thématique : Rave on !

Moombahton, Electro, French House, Trap, Big Room house aux consonances hardstyle, les plaisirs musicaux sont variés mais cohérents dans l’ensemble, ça saute dans tous les sens du début à la fin de son set « all bass covered ». La soirée commence vraiment bien bien bien pour nous en tout cas !

 

Alors qu’à la sortie de la Blue Room où nous nous trouvions à ce moment, des tonnes de jeunes fluo kids s’amassent pour le set à venir de Martin Garrix, auteur du tube de l’été Animals, nous préférons nous (jeunes vieux cons) assister à celui qui avait offert le buzz musical de ce début d’année 2013, popularisant la trap music et l’un des principaux guests de la manifestation cette année, je veux parler bien évidemment de l’américain Baauer.

Maxim (Prodigy) - I Love Techno 2013Arrivés avec un peu d’avance, histoire de s’assurer une bonne place durant le set de celui-ci, c’est avec effroi que nous pénétrons une salle à moitié vide et froide… La musique qui y est distillée semble pourtant gorgée de ses distorsions et vrombissements de basses que nous affectionnons tant et des danseuses semblent se déhancher sur le devant de la scène, histoire de réchauffer l’ambiance mais rien n’y fait… La réponse à nos interrogations : Maxim, plus connu pour son rôle de lead aux côtés de Keith Flint au sein du groupe The Prodigy, se débat tant bien que mal derrière les platines pour ambiancer ceux qui ne sont pas dans les autres salles à assister, entre autres, aux sets de Laurent Garnier ou les autrichiens de Klangkarussell. La tache ne fut surement pas aidée par le choix de MC Cianna Blaze en tant qu’ambianceuse de son set, celle-ci n’offrant pas, il faut le reconnaître, un flow très enthousiasmant…

Baauer - I Love Techno 2013Heureusement vient le temps de celui qu’on attendait tant ! Nous offrant une prestation à la même hauteur de celle qu’il nous avait proposée au Sónar Barcelone cette année, le jeune dj aura su, une fois de plus, distiller mélodies entêtantes et beats assassins dans un style totalement ghetto mais abordable à la fois aux non-adeptes du genre. On aura adoré entre autres, le choix aiguisé et approprié de morceaux tels que Dum Dee Dum de Keys N Krates ou encore son hit Higher produit avec Just Blaze et en featuring avec Jay-Z. Petite anecdote au passage, il semblerait que la rumeur faisant état de la lassitude du producteur à l’égard de son tube Harlem Shake soit confirmée, en tout cas pour sur, le morceau n’aura pas résonné ce soir là dans l’Orange Room.

 

Arrive celui qu’on attendait avec beaucoup de curiosité, tout droit venu de Los Angeles, celui dont le pseudonyme aura pour mérite de lever tout doute sur la nature de sa sélection musicale : Carnage !

Carnage - I Love Techno 2013Démarrant son set avec quelques soucis techniques (matériel ?!), le DJ a pour dure mission d’enchaîner après LE Baauer et surtout maintenir les énergies qui commencent à défaillir pour certains sur place depuis près de 8h maintenant. Ni une, ni deux, celui-ci s’accomplit et même si l’on ne voyait de sa présence sur scène derrière la structure de scène lumineuse que le haut de son casque, celui-ci aura su affirmer sa présence et régaler comme il se doit le jeune public belge grâce à sa sélection de morceaux big room / dutch house / festival trap aux drops terriblement efficaces.

On pourra seulement reprocher à Carnage une certaine linéarité dans son mix avec un schéma d’enchaînement des morceaux un peu trop récurrent qui cassait un peu la dynamique « dansante » de son set.

 

Bientôt 4h du mat et arrive le second petit prince de la trap music et ami du premier ayant joué il y a tout juste une heure auparavant : RL Grime. Connu également dans le milieu electro house sous l’autre pseudonyme Clockwork, ce Jekyll & Hyde de l’EDM s’offrait à nous pour la première fois dans un set trap aux sélections des plus efficaces, mais…

Mais le problème, c’est que justement, et cela même si la qualité de son set fut irréprochable, il sonnera à mes oreilles beaucoup trop identique à celui servi par Baauer, entendu il y a peu. On se réécoute donc une bonne partie des hits déjà joués, certains entendus même pour la 3e, voire 4e fois, depuis le début de la soirée car également playlistés par Dillon Francis, Carnage ou Flosstradamus, on se souviendra justement du Booyah de Showtek ft. We Are Loud & Sonny Wilson remixé par Party Favor, du Pursuit par Gesaffelstein ou encore du Masta Blasta (The Rebirth) de Dillon Francis qui furent joués moultes frites fois durant la soirée. Et puis, il y a aussi un autre « mais », en tout cas plus personnel, c’est que « trop de trap tue le trap », voilà déjà quelques heures qu’on en mange à toutes les sauces et je commence doucement à saturer.

 

I See Monstas - I Love Techno 2013Je m’éclipse seul donc quelques minutes histoire de me changer les idées et voir autre chose. Et en l’occurrence, autre chose sera Monsta devenu il y a peu I See Monstas, trio propulsé sur le devant de la scène grâce à Skrillex et son remix de leur morceau Holdin On. En simple duo sans leur lead singer Bryn Christopher, leur set electro bass music imprégné de dubstep et de drum aura su me ravir et me redonner l’énergie qu’il me fallait exactement à ce moment là.

 

 

5h, fin de leur set, je retrouve Léo resté en Orange Room où le trio Yellow Claw, tout droit venu d’Amsterdam vient de commencer son show à l’image de Carnage, proposant une suite de morceaux intenses, coincés entre trap music et hardstyle teutonne, à l’énergie ravageuse ; un peu trop ravageuse à notre goût… Bien que le public belge soit réceptif à leur performance, chantant sur les refrains connus (en anglais comme en flamand), s’adonnant volontiers à quelques Wall Of Deaths (ou Braveheart), ressortant leurs plus beaux mouvements jumpstyle sur les drops; nous, nos corps semblent nous dire : « Euh… stop ?! Slow down baby ! »

 

Merchandising - I Love Techno 2013Et parce qu’on a plus totalement 20 ans (ah ah je l’ai placé !), alors on se retire discrètement, on se cale l’estomac avec un morceau de pizza à moitié cuite, histoire de finir nos tickets, on se prend quelques bouteilles d’eau (des vrais cette fois-ci) et on entame le chemin du retour avec un petit souvenir « histoire de », acheté au merchandising.

Au final, une soirée à la hauteur de la réputation du festival I Love Techno : une logistique dans l’ensemble très bien foutue, pas trop d’attente aux bars/commodités/vestiaires/transports et malgré la cohue du public devant les portes des salles, lors du passage de certains artistes, nous n’avons recensé aucun retard dans le lineup (on a même été assez surpris de la rapidité avec laquelle les artistes se suivaient les uns derrière les autres ). Aucun dérapage ou débordement notable non plus, niveau sécurité/premiers secours, on sent que la machine est bien huilée et que le festival met tous les moyens possibles pour conserver cette image d’irréprochabilité.

Les artistes furent à la hauteur de nos attentes, on a bien sué comme prévu; certes on aurait souhaité logiquement pouvoir en voir plus (poke Knife Party, Bloody Beetroots, Annie Mac…), mais il faut bien évidemment faire des choix lors d’événements comme ceux-ci. Je regretterai particulièrement, d’un point de vue totalement personnel, de ne pas avoir pu assister au finish improvisé en back2back de Miss Kittin et Laurent Garnier entre 6h et 7h du matin, on se doute que le moment fut surement anthologique pour les derniers survivors de cette soirée.

 

Bref, We Loved I Love Techno et sans trop de doutes, on peut déjà le dire : à l’année prochaine !!!

Retrouvez toutes nos autres vidéos d’I Love Techno dans notre playlist sur notre compte Youtube !

Crédit photos: LORandZO