Neelix : l’élève modèle de la « School of Hamburg » (DE)

Neelix : l’élève modèle de la « School of Hamburg » (DE)

Henrik Twardzik, plus connus sous le nom de Neelix ; aborde fièrement sur son nez cette paire de lunette noire et cette coupe de gentil garçon, qui, comme il aime bien le laisser sous entendre, lui donne une certaine allure de nerd. Mais sous ses airs d’intellectuel rangé, il est en réalité un artiste en pleine expansion, propulsé ses dernières années sur les devants de la scène progressive trance.

Il commence la musique en 2001 ; inspiré par des artistes variés tel qu’Ennio Morricone, Mark Snow, Hans Zimmer, Stevie Wonder ou encore The Mamas and the Papas.  Aujourd’hui, il est en tête d’affiche des plus grands festivals de trance à travers le monde. Il sort son premier album « Resident » en 2003 et s’en suivra jusqu’à aujourd’hui de nombreux succès. Principal producteur de la « School of Hamburg », une nouvelle génération qui prend les devants de la scène progressive ; Neelix nous livre aujourd’hui une interview exclusive.

En quelques années, ta musique a connu un essor fulgurant. Comment en es-tu arrivé là ?

En 1995, j’ai été à ma toute première soirée psy-trance et j’ai décidé que je voulais être DJ. Mais je n’ai pas aimé me retrouver sur scène alors j’ai pensé que peut-être, à la place, je devrais faire ma propre musique. Un de mes amis avait un ordinateur alors j’ai commencé à jouer avec. Par la suite, je me suis pris un Mac ainsi que le synthétiseur Virus TI2.

Un jour, un  ami m’a rendu visite et a écouté mes pistes. Il les a envoyés à un label et ils ont tout de suite voulu utiliser une piste pour une compilation. J’avais besoin de trouver un nom en deux minutes parce qu’ils avaient besoin d’imprimer la pochette. Star Trek Voyager était à la télévision et Neelix est l’un des personnages ; alors j’ai vite choisi ce nom à la hâte. Ensuite, j’ai pensé à changer le nom parce qu’il est tellement ringard, mais j’ai décidé de le garder. En vrai ? J’adore !

Jamais je n’aurais pensé atteindre une telle prospérité avec ma musique. Je l’ai toujours fait pour le fun, plus comme un hobby. Puis un jour, j’ai réalisé que je devais quitter mon emploi parce que mon projet musical prenait beaucoup de temps!

Comment as-tu découvert la Trance ?

Au début, j’écoutais de la vraie musique Trance, puis Alex Dorkian (NOK) m’a fait découvrir la psy-trance. Sur le coup, je n’ai pas vraiment aimé ce qu’il faisait. C’était tellement différent de ce que j’avais l’habitude d’écouter. J’ai dit à Alex que si un jour je produisais de la musique, je ferais quelque chose de différent.

Selon toi, qu’est-ce qui t’a démarqué et propulsé au devant de la scène ?

Mon ami Du m’a dit que ma musique sonne différemment, parce que c’est vrai qu’en général, je n’écoute pas vraiment de la musique électronique. Ma musique est sur le rythme de la trance progressive mais avec beaucoup d’influences que je prends de toutes sortes de choses comme le cinéma ou d’autres styles musicaux.

Et puis j’ai toujours coincé sur le même style et je n’ai jamais vraiment suivi les tendances de la musique. Quand je produis, j’ai besoin d’entendre l’émotion dans la musique. Produire de la musique pour le dancefloor, c’est facile, mais mettre à l’intérieur ce sentiment est très difficile. Je pense que les gens doivent apprécier cela. C’est peut-être ce détail qui m’a projeté au devant de la scène.

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Tu joues maintenant dans les plus grands festivals trance, tu gagnes ta vie de ta passion… Quel regard as-tu sur cette nouvelle notoriété ?

Oui, je suis vraiment très heureux d’être en mesure de le faire pour gagner ma vie. Jamais je n’aurais imaginé un jour me retrouver dans cette position : être là, en train de faire une interview pour des personnes en France… Sincèrement, c’est merveilleux.

Tu as décidé désormais de sélectionner les soirées où tu vas jouer et réduire tes déplacements aux quatre coins du globe… Quels sont tes critères qui te permettent de sélectionner certaines soirées plutôt que d’autres?

Mon manager choisit les soirées selon les références du promoteur, le temps et aussi quelles expériences j’ai eu par le passé avec eux.  Si tout se passe bien lors d’une soirée avec les promoteurs etc. alors pas de soucis, je vais toujours jouer là-bas avec plaisir !

Mes endroits préférés pour jouer sont l’Australie, la France et l’Inde. En fait, j’aime ces endroits où il y a juste ce plaisir, ce partage ; où nous sommes tous heureux en s’amusant.

 D’ailleurs, un très bon souvenir me revient d’un concert à Copenhague: la Tam Tam Pâques. Nous avions pris plein de paires de lunettes Nerd et on les a jetées dans la foule. Il y avait 300 personnes qui portaient des lunettes et ça, c’était vraiment le fun !

Maintenant, j’aimerai bien jouer au Japon et j’espère que je pourrais bientôt voyager là-bas.
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 Arriverais-tu à me décrire ce sentiment sur scène, lorsque tu joues devant ces milliers de personnes ?

 C’est un sentiment qui diffère sans arrêt. Parfois je me sens tellement bien et parfois, je suis vraiment très nerveux. La plupart du temps heureusement, c’est un très bon sentiment ! Si les gens s’amusent et sont souriants, alors moi aussi. Mais ça marche de la même manière dans l’autre sens.

 Fais-tu encore des festivals en simple spectateur ?

 Non je n’aime pas. Je joue dans les soirées pratiquement tout les week-ends ; alors quand j’ai le temps ; pour le plaisir, j’ai l’habitude de faire des choses totalement ringardes comme jouer à des jeux de zombies ou avec une voiture télécommandée!

 La trance progressive commence à se frayer une place très importante dans le domaine musical.  Que penses-tu de son évolution ?

 Pour sûr ! A l’heure actuelle, il n’existe aucun pays qui envoie plus de progressive que l’Allemagne. La scène est devenue vraiment très importante ici, en particulier à Hambourg.

 J’aime la scène underground, mais bien sûr, je ne dis pas non à ce qu’elle soit encore plus connue. Je n’ai pas l’intention de changer mon style, mais si de plus en plus de gens commencent à écouter ma musique alors ça ne peut certainement être qu’une bonne chose.

 Y’a-t-il des morceaux dont tu es plus fier que d’autres ?

Deux morceaux me viennent à l’esprit : Inquisition Symphony et Sorrow. J’adore les écouter et les produire était facile et amusant.

Penses-tu continuer ta carrière musicale jusqu’à la fin ? Ou as-tu envie d’autres choses pour la suite ?

Je voudrais continuer à faire de la musique aussi longtemps que je le peux. Après la musique, ma petite amie et moi voudrions bien acheter et gérer un petit hôtel à la campagne, quelque part…

Quels sont tes projets désormais ?

Je suis sur le point de sortir une application pour l’iPhone « Neelix App »,  qui est un type très différent de DJ App. Aussi, je travaille sur un nouvel album. J’ai un single qui sort dans quelques semaines et un autre EP bientôt.

Si il y avait un CD, un vinyle, un artiste, un morceau, à nous conseiller : lequel ?

The Ecstasy of Gold – Ennio Morricone

Propos recueillis par Lucie BONNARD

Neelix jouera le 12 juillet au Castellet (83) lors du Festival Electrobotik Invasion