Sonar Festival Barcelone 2018

Sonar Festival Barcelone 2018

By Karine, Fabien & Lolita

Le Sonar Festival fêtait son 25ème anniversaire cette année et cette édition a, une fois encore, pulvérisé son record de fréquentation dépassant les 126,000 personnes ! C’est avec des souvenirs plein la tête et des images marquantes que nous nous remémorons le déroulé de ces 3 jours  :

Jour 1 : Jeudi, nous nous installons sur la scène du Sonar Dome pour écouter Kode9, accompagné pour l’occasion par le maestro de l’animation, Koji Marimoto. Le boss d’Hyperdub joue avec la basse, la mettant au centre de son live et les visuels manga trouvent leur place, naturellement. Sur la scène principale du SonarVillage, King Doudou, producteur français plus connu sous son pseudo Douster, est la nouvelle sensation du moment. Il nous propose un set éclectique, alliant électro, baile funk et hip hop, mix parfait pour l’heure de l’apéro. Autre ambiance pour Daedelus, l’artiste de Ninja Tune offre un live electronica, avec des basses bien présentes, sombres et puissantes, qui nous plonge de suite dans son univers particulier, et bien barré. On a quand même du mal à adhérer. L’ensemble nous paraît bordélique. Ces Live précédents étaient bien meilleurs. Alors, nous ne traînons pas, impatients de découvrir le spectacle des trublions Nino de Elche et Israel Galvan. Déçus par son dernier spectacle « La Fiesta », nous espérions retrouver le chorégraphe de Flamenco, au sommet de son art. Le danseur complètement hors norme nous a offert une heure de pure folie, en nous proposant sa propre vision de la danse et de la musique électronique, où son corps est utilisé comme caisse de résonance. Cette performance est époustouflante ! Probablement l’un des moments forts de ce 1er jour. De retour au Sonar Village pour découvrir le live de George FitzGerald, présentant son nouvel album « All That must be ». Nous sommes charmés. Enfin, Laurent Garnier clôture cette journée, avec un set classique et sans surprise (« Garnier plays Garnier »), se réservant, à priori, pour la soirée du Samedi.

Jour 2 : Vendredi, nous restons toute l’après midi sur la scène du sonar Village, profitant du soleil barcelonais et nous trémoussant sur la musique sélectionnée par Diplo : Jamz Supernova, à l’énergie communicative, oscille entre Kuduro et future R&B ; impossible de rester statique. Kampire lui succéde, faisant danser le public avec des sons afro et booty tropical. Distruction Boyz, duo nous venant tout droit d’Afrique du Sud, nous fait découvrir le Gqom, mouvement musical apparu dans les townships de Durban, en Afrique du Sud, au début des années 2010, qui mélange musique traditionnelle sud-africaine et house urbaine minimaliste mais puissante. Diplo a, bien sûr, cloturé cette belle journée, dans le même esprit que ceux qui l’ontprécédé. Seule ombre au tableau : Nous n’avons pas pu rentrer sur la scène du SonarHall, accueillant le phénomène Rosalia, jeune chanteuse originaire de Barcelone qui a décidé de faire perdurer la culture musicale andalouse… mélant flamenco et nappes synthétiques. Je vous conseille de découvrir le magnifique clip de son morceau « Malamente » afin de vous donner une petite idée.  

Vite, il n’est pas question de rater Gorillaz qui ouvre la première nuit. Damon Albarn impose son style, entre morceaux incontournables et personnages mythiques. Nos cœurs chavirent sur « On Melancolly Hill » et « Al Manana », hystérie collective avec les interventions de Jamie Principle, Little Simz et De La Soul sur « Feel Good ». Le show se termine avec, bien sûr, « Clint Eastwood », repris par un public en liesse. On bascule dans le SonarLab, pour le dj set de Preditah, l’un des meilleurs set de la soirée. Il nous a permis de souffler avant le live de Bicep. En effet, les représentants de Ninja Tune ont mis tout en œuvre pour nous faire succomber : une heure de musique « rave années 90 » qui nous a séduit. Nous retrouvons, avec plaisir, Diplo, qui enchaîne les tubes, avec une dextérité époustouflante, comme à son habitude. Tandis que Dj Harvey officie toute la nuit dans le SonarCar. Il ne déroge pas à la règle et déroule un set sans anicroche, évolutif et d’une grande classe. Bonobo (programmé en Live et en Dj set) propose un live tout en subtilité et finesse. C’est du très haut niveau. Il fait très chaud dans le SonarClub.

Pour le finish, on avait le choix. Certains d’entre nous optent pour Helena Hauff. D’autres se laissent tenter par le b2b de Miss Kittin & Kim Ann Foxman. Elles ne font pas dans la demi mesure et nous dévoilent un techno electro raffinée mais un soupçon trop classique. On attendait un peu plus d’originalité de leur part. Quant à leur fashion faux pas : leurs tshirts « Kit » & « Kaf », on en parle ?-:)

Dans le SonarClub, c’est A-trak, à la technique parfaite (champion du monde DMC à 15 ans à peine!) qui clôture cette soirée, jouant de façon efficace, sans tomber dans la simplicité.

Jour 3 : Samedi, après un dur réveil, nous attaquons la 3ème journée au sonar festival en allant nous rebooster au Despacio où James Murphy & 2 manydjs se succèdent. La musique sonne parfaitement, l’ambiance est en mode « clubbing », avec boule à facette et lasers. Les 2 many djs sont remontés à bloc et nous offre un set spécial « 25 ans », avec leurs fameux bootlegs et remixes ciglés «Radio Soulwax».

Le Sonar by Night : Dès notre arrivée LCD Soundsystem donne le ton avec « Get Innocuous » et fait monter la sauce morceau après morceaux, nous balançant entre pop ravageuse, rock et electro, La troupe de James Murphy ne lâche rien et termine en apothéose sur « All my friends » devant un public définitivement conquis. John Talabot nous relaxe après tant démotions avec un set haute couture. Thom Yorke nous a, par contre, déçu : Nous ne sommes pas dans un concert de Radiohead, et la différence est notable. S’il sort de temps à autres une guitare, la place est tout entière dédiée à cet indielectronica qui porte ses deux albums solo, un peu ennuyeux, disons le. Laurent Garnier qui clôture le festival, nous propulse au septième ciel et, en 4 heures de set, nous raconte 40 ans de musique électronique, de Gorgio Moroder à Plastikman, revient sur les bases de l’acid house des années 80/90, nous transporte dans l’Allemagne underground des années 2000, sans oublier quelques « tubes » by himself. Un condensé de ce qui se fait et ce qui s’est fait de mieux en terme de techno. Et il fera finalement honneur à la France en fin de set, en calant à point nommé le célèbre « Domino » d’Oxia alors que le soleil se lève, pour nous faire ses adieux sur « La Rock 01 » de Vitalic. Merci Monsieur Garnier.

Malgré ce programme bien chargé, nous avons, quand même, pris le temps d’aller admirer l’expo « No Flyers No Posters, 25 years of Sonar Image », qui revenait sur la communication atypique de ce Festival ; nous permettant de nous remémorer toutes les éditions, avec ces moments magiques : le thème des jumeaux, Maradona, les fantômes, les pom pom girls à barbe, les animaux empaillés, les pommes de terre animées, etc… Quelle folie. Espérons que cela dure encore 25 ans ….