Rubin Steiner + Ira Lee – Black Sheep – 4 novembre

Rubin Steiner + Ira Lee – Black Sheep – 4 novembre

Il y a des soirs comme ça où tout va pour le mieux, pour parodier Kool Shen. Un vendredi pluvieux de novembre à Montpellier, on annonce pas moins de 3 potentiels très bons concerts  : 34 tours concocte son mini festival avec en tête d’affiche les superstars de Death In Vegas à Victoire 2. Conjointement Pipole Prod convie avec bonheur Fink à venir bercer le précieux écrin du Jam. Enfin un autre line-up a attiré mon attention malgré son peu de communication préalable: la venue du tourangeau Rubin Steiner,  avec son acolyte du dernier et septième, huitième? je ne sais plus bien.. album,  We Are the Future :  Ira Lee.

 

 Moi, cette Ira Lee, je ne vois plus bien qui c’est sur le coup, sa copine? Une invitée américaine à cheveux mal peignés qui joue de la harpe désaccordée?  La petite fille de Bruce Lee ? Voir une néochanteuse française à pseudo qui fait genre et  « vocatalyse » …?  Je vais donc vite fait re-jeter une oreille dans mon i-tunes et réécouter le dit album. Mais bien sûr ! Comment ai-je pu oublier ce flow? Ira Lee, c’est ce petit gars canadien qui rappe comme il parle… avec  les yeux au ciel et un sourire musical jusqu’aux 2 oreilles…. Il ne me faut donc définitivement pas manquer çà. Heureusement pour moi, Platinum, la maison de disques de nos lascars, veille au grain pour  nous avertir que le concert prévu au Rockstore, est déplacé, faute de préventes en dernière minute au Black Sheep. Kesaco cette merde noire? Juste le Baloard qui change de mains, de peinture et de boissons…. Me voilà donc partie en slalom entre les clodos avinés du centre ville et les flaques d’eau boueuse dignes de Winnipeg, pour se mettre dans l’ambiance canadienne.

 

Dans la cave bien connue, je retrouve amis et têtes familières.  On boit des bières aux fruits rouges pas trop sucrées pour une fois et on est une poignée à les accueillir. Rubin tente bien d’attirer les attablés au comptoir du pont supérieur, avant de se lancer, en concert intimiste : une table, un mac, un petit clavier, quelques pédales d’effets… et un néo Jean-Mich Much Basquiat avec des grosses baskets et un micro ouvert.

Rapidement, la présence scénique du narrateur nous entraine avec lui. Ce gars se vide littéralement sur scène dans tous les sens du terme :  ses textes parlent de sa vie quotidienne,  familiale, amoureuse, sexuelle. Le morceau Luckiest Man est très touchant, aidé par de belles orchestrations et des basses posées avec justesse. Pendant que la performance le fait suer à grosses gouttes, Ira Lee n’en oublie pas moins de sortir régulièrement sa caméra pour nous filmer et nous retourner l’exercice photographique dans une mise en abîme de bonne grâce.  Rien à jeter, la combinaison des 2, notre authentique James Murphy frenchy Rubin Steiner et ce petit cousin de Mike Ladd, est un cocktail savoureux. Je suis assez fan du Get Your Hand Off My Record, Sucker!  et de Andy Warhol Vampire, dont les boucles vous font perdre la tête. La cave se remplit, les gens dansent, on est gratifié d’une tournée de bisous… What Else? On en reprendra volontiers, ils nous accorderont même de rejouer Style, le premier morceau de l’album au flow rapide et séquencé avec énergie. 

Si vous avez manqué l’immanquable et n’avez pu acheter sur place le disque en format de poche type jeu plat avec des pions à déplacer (ça porte un nom improbable ce truc mais c’est rigolo), tant pis pour vous, on vous avait prévenu. Au lieu de pleurnicher, procurez vous donc  l’album rapidement pour découvrir aussi Gay&Proud ou Weird Electro Pop.