Rencontre avec l’association Grenobloise “ La Métamorphose ”

Rencontre avec l’association Grenobloise “ La Métamorphose ”

A l’occasion du nouveau festival grenoblois “ Dysmorphia Festival ”  qui se tiendra du 10 au 12 février prochain à Grenoble, Teckyo est allé à la rencontre de David et Pierre, piliers de l’association “ La Métamorphose ”. Rencontre avec ces deux amis, organisateurs des soirées de l’association, également DJs et amateurs de musiques électroniques, mais pas que…

Pouvez-vous nous présenter l’association, sa création et son évolution ?

« L’association est née en 2009 à Grenoble, lancée par un groupe d’amis amateur de musique. L’association s’occupa pendant 3 ans le festival Lumières sur la Bastille, créé en 2007 par Apha’zic, tout en produisant en parallèle dès 2009, des évènements autour des musiques actuelles. Au départ, on souhaitait lancer un projet de bar associatif, projet qui n’aura finalement pas lieu mais qui nous permet d’obtenir un prix entrepreneuriat, de quoi mettre un pied à l’étrier et commencer à organiser nos premières soirées. Les premières soirées sont très éclectiques, Hip-Hop, Métal, Dub et j’en passe. C’est en 2013 qu’on lance les soirées “ Métatek  ”, soirées considérées techno plutôt dures, industrielles, mais pourtant en constante évolution en fonction des attentes du public grenoblois.

Justement, le 17 mars prochain vous accueillez Marst à l’Ampérage pour la prochaine Métatek, c’est un changement de cap pour vous ?

Pierre : Non, le but du jeu n’est pas de changer de cap mais plutôt de proposer autre chose à notre public. Marst n’est jamais venu à Grenoble, il est en train de monter donc on a trouvé ça super intéressant.

Vous n’avez pas peur que le public, habitué au soirée techno plutôt industrielle, trouve ça « calme » pour une Métatek ?

Pierre : C’est assez compliqué parfois sur Grenoble parce qu’il y a beaucoup d’associations, certaines émergent puis disparaissent. Il y a beaucoup d’étudiants qui restent un an ou deux, et il y a beaucoup de soirées de qualité tous les week-end. C’est important pour nous de proposer des choses intéressantes. J’ai l’impression qu’aujourd’hui il y a moins de préméditations de la part du public, il cherche peut être plus des noms qui vont les toucher plutôt que l’association qui va organiser la soirée.

David : Bien qu’ils connaissent notre association et savent qu’on aime la techno plutôt dure, en communiquant différemment, ceux qui attendent de la techno industrielle se diront qu’il y a autre chose, puis ceux qui ne viennent pas d’habitude à cause de cette techno trop dure se diront la même chose et seront amenés à découvrir cette facette de notre association.

Vous pensez qu’un retour d’un gros festival à la Bastille est envisageable ?

Pierre et David : On aimerait bien !! Mais on ne peut pas à cause des normes de sécurité. On n’est pas les seuls intéressés mais ça parait compliqué !

Pierre : C’est dommage car nous aujourd’hui on a toujours le projet d’organiser un gros festival outdoor, à la bastille ou ailleurs. Seulement, quand on voit l’Hadra qui est obligé de se délocaliser à plusieurs centaines de kilomètres, on se dit que c’est compliqué de trouver le lieu adéquat ici. On a des pistes mais on en revient toujours à des problèmes de sécurité ou autres…

David : Puis on ne veut pas organiser un super truc pour terminer la soirée à 3h du matin. Le public sort tard et n’apprécierait pas forcement de finir si tôt. Donc c’est d’autant plus compliqué de trouver un lieu, outdoor, où l’on pourrait terminer à six ou sept heures du matin… En tout cas, on y réfléchit toujours.

Et en indoor, au Summum ou façon Hypnotik dans un Eurexpo ?

Pierre et David : C’est surement trop gros pour nous pour l’instant. On préfère commencer comme prochainement avec Dysmorphia, avec deux soirées consécutives à La Belle Electrique et un after à l’Ampérage, sur des jauges plus petites et monter progressivement. On essaye d’aller par étape. Après pourquoi pas, on y pense, mais pas dans l’immédiat.

Du coup, Dysmorphia c’est un parallèle au festival Electro Kinetics, organisé en septembre dernier avec Carton-Pâte Records, ou c’est un projet à part ? Comment est née l’idée ?

Pierre : Electro Kinetics, ça c’est fait un peu par hasard en fait. Avec Carton-Pâte on se connaît depuis longtemps, on a souvent fait des co-prod, ils nous font jouer, on les fait jouer. On s’entend très bien même si nous avons des esthétiques différentes, ça colle bien entre nous. Il se trouve qu’on avait une date à l’Ampérage le samedi, et eux une date le vendredi. Du coup, on s’est dit pourquoi ne pas faire un festival sur toute la semaine sur plusieurs lieux différents, plutôt que faire deux dates concurrentielles. Encore une fois, ça a été compliqué de trouver des lieux outdoor pour faire tout ce qu’on avait envie, mais au final ça a quand même super bien fonctionné. En tout cas, Dysmorphia était dans les tuyaux bien avant Electro Kinetics.

David : Dysmorphia c’était l’occasion pour nous de passer un palier. Cela faisait deux ans qu’on organisait des soirées techno à La Belle Electrique ou ailleurs, les dates se sont toujours bien passées, mais on avait vraiment cette envie de faire plus gros. Alors on a proposé qu’au lieu de faire une date, on en ferait deux et une troisième à l’Ampérage. On avait également la volonté de faire jouer des artistes qu’on ne pouvait pas forcement faire venir à l’ampérage, et le fait d’avoir ces deux soirées dans une salle plus grande nous permet cela.

Du coup, Dysmorphia c’est deux soirées et un after le dimanche matin, comment ça va se goupiller ?

David : L’idée c’est de commencer le vendredi sur une soirée plutôt House, avec notamment Lazare Hoche, Spencer Parker, pour finir avec un artiste plus Techno, Answer Code Request. Il va faire le lien avec la soirée du samedi résolument plus Techno puisque nous accueillons notamment Kobosil, Gary Beck et des artistes locaux. On commencera ensuite le dimanche matin sur de la techno pour finir carrément Ambiant. Donc si tu regardes les trois jours on fait House, Techno, et on finit Ambiant. Ça nous parait cohérent.

La Belle Electrique vient d’annoncer l’arrivée prochaine de son propre label, est-ce que le projet de monter votre propre label vous intéresse ? A l’heure où un artiste sur deux à son propre label, pensez vous qu’il y a de la place pour amener quelque chose de nouveau ?

Pierre : Oui carrément, on y pense depuis un moment déjà. Ça ne serait pas forcement inclus dans la Métamorphose en elle-même, mais plus David et moi ainsi que d’autres personnes de notre milieu. A la Métamorphose on essaye de rester éclectique, mais David et moi avons vraiment cet amour pour la Techno depuis 15 ou 20 ans et forcement on fait des prod donc on a eu, à un moment, cette envie de sortir nos propres trucs. Surtout aujourd’hui où il est plutôt simple de monter un label numérique, je pense qu’il y quelque chose à faire, et qu’il y encore de la place pour se démarquer. Ne serait-ce que pour sortir ses morceaux et éviter d’avoir à démarcher des centaines de labels qui n’écoutent plus forcément les démo face au nombre qu’ils reçoivent. On n’a pas forcément des ambitions folles là-dessus, mais ce serait plus un moyen de voir ce qu’on pourrait faire avec les gens qu’on a autour de nous pour que ça profite à tous.

David : Ce serait plus une histoire de pote, avec des gens qu’on connaît de Lyon, de Grenoble, qui souhaitent s’investir dans le projet et qui ont la volonté de sortir leur tracks. Si on le fait c’est pour se faire plaisir, donner l’occasion à ceux qui sont méconnus mais qui ont de bons tracks, de sortir leurs morceaux. On y travaille, mais les journées sont trop courtes…

Que pensez-vous de Grenoble, sa dynamique, son public ?

Pierre : Le public grenoblois peut être très capricieux, mais est également très exigeant. Globalement je crois que c’est comme ça partout, des fois tu fais venir un artiste de dingue en étant sûr de blinder la salle, puis finalement non. Et à contrario des soirées où tu n’en attends pas trop, tu blindes la salle.

David : Le public est très éclectique et je pense qu’il apprend encore à découvrir l’électro. Car après la phase The Hacker, Miss Kittin, Oxia, il ne se passait plus beaucoup de choses et du coup le public n’était plus assez entretenu et éduqué sur les différents styles. Du coup aujourd’hui il redécouvre, touche un peu à tout, et ce n’est pas toujours simple à cerner pour nous, organisateurs.

Pierre : En tout cas c’est sûr que Grenoble aujourd’hui, au vu du nombre d’associations et de soirées, c’est vraiment dynamique, d’autant plus depuis l’ouverture de La Belle Electrique il y a deux ans.

On vous voit beaucoup sur Grenoble, mais jamais à Lyon ou dans d’autre ville, ça aussi c’est en projet ou vous vous concentrez sur Grenoble ?

David : On avait un projet au Ninkasi, mais finalement on a préféré faire marche arrière. On ne voulait pas arriver les deux pieds dans le plat sans connaître personne, du coup on réfléchit actuellement à des échanges avec des associations lyonnaises pour commencer à s’installer tranquillement là-bas.

Quelle sont les meilleures soirées que vous ayez organisées, celles qui vous ont le plus marquées ?

Pierre et David : La première Belle Electrique, avec Madben, Electric Rescue et Dusty Kid, sold out une semaine avant l’événement, une pure folie. Celle avec Inigo Kennedy l’année dernière était complétement dingue aussi !

David : Le mois dernier le set de HBT / Heartbeat, un des meilleurs sets que j’ai écoutés depuis bien des années.

Pour terminer, quels sont vos artistes, labels du moment ?

David : Perso le label d’Abdulla Rashim : « Northern Electronics ». De la bonne Techno planante, vaporeuse, avec un énorme sound design.

Pierre : Moi j’aime beaucoup ce que sort Nachtstrom Schallplatten, un label allemand, grosse techno bien dark, limite hardcore, ça tape bien, j’adore !

Cela reflète bien vos deux facettes du coup, un coté mélodique, planant, et un coté cogneur.

Pierre : Oui carrément, c’est ce qu’on fait sur notre nouveau projet : «Qadik », qu’on présentera le samedi soir pour le festival, juste avant Gary Beck : Un mélange de techno mentale et de techno plus brute pour créer quelque chose de nouveau et de bien sympa.

Le Dysmorphia Festival aura lieu du 10 au 12 février prochain à Grenoble, à La Belle Electrique et l’Ampérage avec : Answer Code Request, Lazare Hoche, Spencer Parker, Kobosil, Gary Beck, Qadik, Kli.M, Java Deep et Sosh & Pisku.

Teckyo vous offres deux places pour le festival, une pour le vendredi, une pour le samedi; pour cela rendez-vous dans la rubrique “jeu concours”.

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