Louisahhh (RAAR / FR)

Louisahhh (RAAR / FR)

Derrière des platines depuis l’âge de 17 ans, la productrice, DJ et compositrice Louisahhh s’est déjà fait un nom, à la tête des charts avec ‘Let the Beat Control Your Body’ ou ‘Nobody Rules the Street’, sans mentionner des sorties solo impressionnantes (l’excellent Shadow Work en 2015) et plusieurs collaborations avec Maelstrom.

Ensemble, ils fondent le label RAAR, label techno pour les punks, et punk pour les raveurs !

Louisahhh a joué hier à Bazr à Sète. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions :

1°) Nous sommes ravies de te retrouver sur scène à BAZR. J’imagine que cela t’a manqué pendant le confinement. Comment as tu occupé ton temps ?

Pleurer en faisant des sets de DJ en direct depuis mon home studio, haha. 
Je rigole; Je n'ai pleuré qu'un peu (j'en avais tellement marre de jouer 
dans le vide). J'ai oscillé entre le mode hyper-productivité 
(j'ai réussi à sortir mon premier album et une tonne d'autres musiques 
l'année dernière, et je continue sur ma lancée 
cette année) et une procrastination démente : apprendre le français, 
faire du « brain training » parce que j'avais vraiment peur d'être perdre 
la mémoire, méditer, faire du yoga, courir, monter à cheval, faire du vélo, 
enseigner de nouveaux tours au chien. 
Je suis un puits d'amusement introverti, à priori.

2°) Tu t’es produit en « live » aux transmusicales de Rennes, l’année dernière. Penses tu renouveler l’expérience ou préfères tu jouer en dj set ?

Honnêtement, le live est le show plus vivant que j'aie jamais ressenti, 
le plus amusant que j'aie jamais eu. J'aime toujours le djing, 
mais en comparaison, le DJing peut sembler à la fois plus facile 
et plus solitaire que de jouer en live. 
Le rêve, idéalement, est de faire des live en soirées et du DJ set 
en afters (tout le monde dans le groupe peut faire des dj set), 
afin d'apprécier le meilleur des deux mondes. Nous pouvons tout avoir ! 
Laissez-nous tout avoir !

3°) Le mouvement #MeToo touche aussi le monde de la musique. En tant que féminisme et assumant ta liberté sexuelle, as tu vécu ce type d’agressions ou de violence sexiste au sein du monde de la nuit ?

Tout d'abord, permettez-moi de définir « féministe » (pour moi, du moins), 
comme quelqu'un qui fait partie d'un mouvement cherchant l'équité intersectionnelle, 
y compris, mais sans s'y limiter : le genre, la sexualité, la race et la classe. 
Cela étant dit, lorsque nous parlons du mouvement #metoo, nous parlons de la culture 
du viol qui se manifeste principalement (mais pas exclusivement) dans la violence 
des hommes envers les femmes. Pour moi, il est important d'articuler que le « viol » 
est l'extrême extrême d'une expression de cette culture, mais qu'il peut également 
être observé de manière plus insidieuse et subtile, telle que la discrimination 
qui rend les gens dangereux ou malsains, ou même non reconnus parti pris pour considérer 
les femmes comme des objets qui existent pour le plaisir masculin.
Il y a beaucoup de personnes au sein de notre industrie qui soutiennent 
ces idées et nous pouvons faire beaucoup de choses pour démanteler 
ces structures patriarcales et soutenir les conversations et mettre en œuvre 
des actions basées sur le consentement et l'équité. L'objectif ici est de 
créer une communauté au sein de notre monde de la musique et de la nuit 
qui se sente en sécurité et inclusive pour tout le monde.

4°) Ton album « The practice of freedom » qui est sorti l’année dernière, est très intime. As tu utilisé la création de cet album comme catharsis, un travail personnel sur toi même ?

Je pense que la plupart du temps, le travail que je fais n'est pas tant 
de laisser sortir quelque chose, mais d'avoir une relation avec un enseignant. 
La musique fonctionne sur moi, pas l'inverse.

5°) Quels sont les artistes qui ont marqués et influencés ta musique ?

Évidemment, mes principaux collaborateurs, Vice Cooler (qui a produit 'The Practice of Freedom') 
et Maelstrom (avec qui j'ai fondé le label RAAR) sont incroyablement influents 
car tout ce que nous faisons a leur voix, et j'aime vraiment ce qu'ils font et comment ils le font. 
En dehors de cela, je suis obsédé par Nine Inch Nails and Garbage 
depuis que j'ai environ 11 ans et je pense que cela se manifeste de plus en plus 
à mesure que je grandis en tant qu'artiste, je n'ai pas peur de montrer mes racines. 
En ce moment, certains artistes dont je m'inspire beaucoup sont Alexis Marshall of Daughters 
(son projet solo est dingue), Billie Eilish (parce que sa voix est folle et son écriture est excellente), 
AndD (parce que c'est l'énergie rave qui me donne envie de me prélasser tout de suite : 'go hard or go hard') 
et Cera Khin (parce qu'elle joue sans vergogne, c'est vraiment inspirant).

Retrouvez Louisahhh sur soundcloud et facebook ici :

http://soundcloud.com/louisahhh

https://www.facebook.com/louisahhhofficial/about