Fred B Side (Cloakroom – FR)

Fred B Side (Cloakroom – FR)

Résident des Cloakroom Invite au Rex Club , créateur des soirées positiv’évolution dans la région montpelliéraine dans les années 90, résident de la petite salle techno de la Villa Rouge fin des années 90, ses sets donnent toujours l’impulsion nécessaire à un après-midi réussi..

Il répond à nos questions à l’occasion de sa venue le Dimanche 26 Mai, à la Halle Tropisme pour « Les dimanches Electropisme » avec The Hacker, Rebotini et ScanX.

 

* Peux tu te présenter succinctement et nous résumer ton parcours, de Montpellier à Paris ? 

Après ma résidence au Phebus à la suite de Didier Sinclair, j’ai lancé en 1994 avec Lionel Corlay, les soirées Positiv’ evolution à Montpellier où on a accueilli Miss Kittin, Laurent Garnier, Derrick Carter, John Thomas, Cari Lekebush, entre autres et ce jusqu’en 1998. . En 2000, après 1 an et demi de résidence de la petite salle techno à la Villa Rouge, je suis monté à Paris où j’ai eu une résidence aux Folies Pigales jusqu’en 2003.

J’ai sorti un EP en 2003 puis j’ai mis ma carrière à l’arrêt, en commençant à travailler dans un autre milieu qui est celui de la télévision où j’officie encore aujourd’hui et qui me prend beaucoup de temps. J’ai, du coup, raté le virage digital…..:) J’ai repris le djing en 2012 avec des résidences au Rex club à Paris puis le lancement en 2016 des soirées Cloakroom Invite, toujours au Rex que j’ai créé avec Ludovic . Depuis 3 ans, nous avons eu de beaux moments, en accueillant Charlotte de Witte, Gary Beck ou Octave One. Nos soirées sont toujours orientées techno mais nous nous ouvrons à beaucoup d’autres artistes. Nous nous exportons sur d’autres villes comme Montpellier avec les Electropisme aux halles tropisme qui, avec Vincent à sa tête, a un peu la même vision que nous de la fête aujourd’hui. Nous sommes aussi présents sur Nancy à l‘Nvrs club où nous avons fait jouer Dax J et nous préparons Lille avec le magasine où nous accueillerons Perc et VTSS en décembre, et un autre beau plateau en octobre… Nous y retrouverons David Asko qui venait minot dans mes soirées et qui, depuis, joue régulièrement avec nous.

* Pour ceux qui sont trop jeunes pour les avoir connues, peux tu nous décrire l’ambiance unique qui régnait dans les soirées Positiv’évolution ? J’ai le souvenir de l’annonce du mariage de Lady Barbarella & Carl Cox…Peux tu nous raconter une anecdote ou un souvenir, d’une soirée Positiv ?

C’était une autre époque sans vouloir faire le vieux ! On pouvait se permettre de s’installer au fin fond des bois comme sur un ponton à Sète. D’ailleurs, sur ce ponton en face de ville de Sète, les flics avaient été appelés toute la nuit à cause du bruit des basses. Mais les gendarmes cherchaient dans toute la ville et ce n’est qu’au petit matin qu’ils nous ont trouvés. Les Basses tapaient sur l’autre rive et allaient en face sur la ville . Ça a fini au poste mais ça restait bon enfant.

* Es tu nostalgique de cette période ?

Pas du tout, j’ai traversé cette époque comme j’ai traversé avant ça les soirées gay au Palace ou au Boy à Paris. Ce sont des moments forts à vivre intensément et qui marquent une époque, mais chaque époque a ses moments forts. Aujourd’hui, c’est différent. La techno est devenue un énorme business et nos petites guéguerres de l’époque entre orgas ne sont rien face aux mastodontes qui s’écharpent à coup d’exclusivités sur tel ou tel festival. Je regrette juste que des artistes qui se disent passionnés par le mouvement ne jouent plus le jeu, en n’acceptant plus de jouer dans de petits clubs ou de petits évènements et en ne privilégiant que les gros rendez vous grassement payés. Les bookers n’y sont pas pour rien, hélas.

* La scène parisienne se porte bien. Par contre, Montpellier n’a pas réussi à se relancer après les années 90, comment l’expliques tu ?

Montpellier est une ville qui a connu la techno depuis très longtemps et qui a surtout été un point central du mouvement en France dans les années 90 et qui a donc, du coup, beaucoup plus à prouver pour satisfaire ses habitants. Il y a eu cet énorme mouvement dans les années 90 ou pas un dj ne pouvait ne pas passer par la région. Les orgas comme les pingouins ont quand même été les premiers à offrir un vrai festival en France en prenant des risques par amour de la musique et pas juste pour le business ! Ce qui leur a couté cher….. Les années 2000, ce sont les clubs comme le Barlive (son hyper pointu quand même avec Cebb et Miss Airie), la Villa rouge ou le Dièze récemment qui ont réussi à proposer de beaux plateaux.. Mais Montpellier est resté très nostalgique d’une époque, beaucoup plus dur dans les sons sans suivre l’évolution générale. Il est plus difficile de plaire à tous avec un plateau moins techno par exemple. Paris, à l’inverse, a l’avantage d’avoir beaucoup de lieux et beaucoup plus de public; ce qui permet d’offrir plus de choix à tout le monde. Mais à Montpellier, il est plus facile d’avoir un plateau avec une évolution sur le line up. Ce qui n’est plus possible à Paris où tu vas une soirée de tel label ou tel orga qui ne prend plus le risque de s’éloigner de ce qui fait sa réputation. Du début à la fin, c’est la même chose!!!

* Cloakroom Invite a décidé de s’installer à Tropisme, le 26 mai avec Rebotini, the hacker et scan X. Ce rendez vous a t’il vocation à se renouveler ? Pourquoi ce format après midi plutôt qu’un soir ?

Avec Vincent des Halles, nous allons reconduire le format le 23 juin prochain avec un autre très beau plateau avec deux grosses pointures , une venant de la techno berlinoise et l’autre de la techno française 🙂 Les deux vont plaire à nos amoureux de la techno puissantes.

Puis, nous serons, bien sûr, présents le 21 juillet pour la clôture de la gay pride et nous y tenions absolument car le public gay est aussi notre public. Nous aimons ce mix d’hétéros et de gays dans la même communion de la musique. Le 21 juillet nous ne ferons pas les choses à moitié ^^ et avec la bénédiction de la LGBTQIA.

Nous reprendrons ensuite une fois par mois à partir de la rentrée avec de belles têtes d’affiches dont certains qui ne sont pas  venus jouer à Montpellier.

Ce format, on l’a évidemment pensé en fonction du lieu qui nous a fait craquer, Ludo et moi, et qui pour le moment ne peut avoir de proposition de nuit. Ensuite, nous aimons ce format où nous savons que nous allons nous retrouver entre « vieux » qui, souvent comme moi, tiennent moins bien la nuit . Et puis, pour certains, des contraintes de travail ou de famille empêchent les sorties tard le soir, ce format est donc parfait. Mais nous restons aussi ouverts aux plus jeunes qui découvriront sûrement les plus anciens, sous un autre jour.

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