Electric Rescue (Skryptöm – FR)
Infatigable passionné et activiste touche-à-tout, Electric Rescue agite la scène techno hexagonale depuis deux décennies. Militant de la rave, on le retrouve sur tous les fronts, et quand il ne s’affaire pas derrières les platines des clubs les plus prestigieux de France et de Navarre, seul ou avec ses autres projets (Möd3rn avec Traumer et Maxime Dangles ou W.LV.S avec The Driver), c’est par le biais de son label Skryptöm et ses fameuses résidences au Rex Club ou les mythiques soirées Play qu’Antoine Husson électrise l’underground techno français. Mais son amour pour la musique, c’est avant tout par la composition qu’il l’exprime. Producteur ultra prolifique, Electric Rescue est le gardien d’une techno sans concession.
Il sera présent à Dream Nation (after de la Techno Parade), samedi aux Docks de Paris
1°) Tu joues ce week-end à dream nation, l’after de la techno parade. Penses qu’il soit encore important aujourd’hui de soutenir la promotion de la culture électronique ?
Parce qu’une culture a réussi à s’imposer, on doit la laisser, ne plus aider à son développement et laisser totalement le contrôle de celle-ci à ceux qui vont en faire le commerce ? Je te fais un autre parallèle, tu fais un enfant et puis il arrive à 25 ans. Il est autonome depuis quelques années, s’en sort plutôt bien et donc tu ne le vois plus parce qu’il s’en sort bien ? Je trouve que c’est une drôle de manière de voir les choses. La culture électronique a, aujourd’hui, encore plus besoin de nous qu’auparavant pour éviter que tout ne tombe dans la consommation, la commercialisation, l’abrutissement du peuple techno.
La culture électronique a besoin de ne jamais perdre ses vraies valeurs et une partie du milieu techno possède ces valeurs et les perpétue. Je pense en faire partie comme pas mal d’autres personnes présentes sur la scène techno de Dream Nation. Je ne cite que la scène techno car je ne suis pas apte à me prononcer sur les autres styles de musique, mais connaissant l’organisatrice de ce festival, je pense que c’est la même sur les autres salles. Et puis, malgré le fait que la techno soit enfin rentrée dans les mœurs, il y a toujours des tentatives de déstabilisation par certaines personnes racistes, fermées et en combat contre notre courant musical, et nous devons donc continuer à militer. Regarde le nombre de festivals annulés encore cet été pour différentes raisons, et je ne ferai pas de politique là-dessus car les annulations venaient de tous bords. Donc cette musique a besoin d’être défendue, mais a aussi besoin d’être représentée par des personnes responsables et professionnelles : Autant il y a des annulations injustes, autant il y a des annulations justifiées par un manque de professionnalisme et d’organisation souvent liées à la sécurité de tous. Quand je parle de sécurité, je ne parle pas d’attentats; tout le monde focalise là-dessus, mais juste des conditions de sécurité de base sur un événement. Donc oui, la culture électronique a toujours besoin d’être soutenue, d’être accompagnée, formée, de grandir un peu plus en qualité.
2°) Que penses tu de la remise de la légion d’honneur à Laurent Garnier ?
Je suis très heureux pour Laurent, il a toujours été l’ambassadeur officieux de la musique électronique française, il était temps que notre pays le reconnaisse à sa juste valeur.
3) Prépares tu un set particulier pour Dream Nation ?
Non je ne prépare pas mes sets; préparer un set c’est se donner un maximum de chances de se louper. Il faut connaître ses disques pour savoir quoi passer au bon moment. Je fais toujours mes sets au feeling, sinon c’est cuit si tu n’es pas dans le même état d’esprit que les gens qui sont en face de toi .
4°) Que retiens tu de ton expérience avec le violoncelliste Gaspar Claus, l’année dernière ?
L’expérience est bien loin d’être finie, car après cette émission, nous avons pas mal de propositions étalées sur un an et demi jusqu’en mars 2018 où nous ferons un concert pour la philharmonie de Paris, nous avons beaucoup de chance. De plus, nous nous sommes tellement sentis bien ensemble que nous avons décidé de partir en studio ensemble et nous sommes partis pour proposer un album à quelques labels. Nous verrons si celui-ci sera pris mais, en tout cas, le projet est bien avancé alors nous verrons si la nature nous pousse vers la concrétisation par la sortie de ce disque ou pas. Mais en tout cas, nous prenons énormément de plaisir tous les deux à réaliser ce projet et ces concerts et c’est une expérience formidable que nous a apporté sourdoreille et culture box.