Herbert – The Shakes
Label : Accidental
Date de sortie : 08/06/2015
Matthew Herbert, Philosophe Humaniste, sort « The Shakes », premier album qu’il publie sous le nom de HERBERT. Il nous redonne une belle leçon d’éthique à travers ce nouvel album, qui, par ces titres et clips, dénonce notre société de consommation et par ailleurs prône de défendre l’éducation, la jeunesse, la culture et un avenir meilleur. Il est d’autant plus respectable que, dans le milieu de la nuit, cet aspect peut être largement négligé par l’évolution de la mode et des nouvelles tendances qui prennent le pas sur la raison et sur les valeurs qui ont fait le socle de cette culture.
Herbert a un point de vue bien marqué : « quand j’ai commencé à composer, je l’ai fait parce que c’était possible, parce que j’en ai eu l’opportunité, parce que j’aimais ça. A mesure que je vieillis, ces raisons me semblent de moins en moins pertinentes. A une époque où les inégalités atteignent des extrêmes et où le système que nous avons créé est conçu pour détruire plutôt que construire et encourager, la propension de la musique à ne pas prendre position me paraît au mieux inutile. Qui a besoin de diversion quand c’est de l’action qu’il faut ? Pourtant, la musique ne peut pas toujours être seulement un appel aux armes. Elle peut aussi attendrir et protéger quand on a besoin de réconfort. Avec cet album, je tente de trouver un compromis entre ces deux points de vue. »
Herbert, plus qu’un bel orateur, nous a déjà prouvé sa bonne foi et sa cohérence d’esprit : Déjà en 2002, il réalise un concert-performance de son album, engagé et libre de droits, « The Mechanics Of Destruction ».
Avec The Shakes je ne peux m’avancer sur les dispositions concernant la diffusion mais l’album est déjà en libre écoute et complet sur YouTube.
L’album est un véritable voyage avec des sonorités nouvelles et atypiques comme le son de balles ou d’obus qui pourtant se concilient parfaitement avec une atmosphère de détente. Y sont ajoutées des voix délicieuses qui viennent combler cet environnement qui peut paraître morose ; mais qui, finalement, redonne de l’inspiration, du réconfort et du dynamisme.
Les clips réalisés par Matthew lui-même avec la collaboration de l’artiste cinéaste Margaret Salmon, mettent en scène la nature morte, mais également l’inconscience de la surconsommation dénoncée par Herbert. (Voir le clip du track «Smart»). Herbert a donc trouvé le compromis de composer en défendant une véritable cause, tout en désirant toucher son public par la tendresse et la sagesse de ses morceaux. Remarquable !