Sonar Festival 2013… 20 ans

Sonar Festival 2013… 20 ans

Chaque année et ce depuis 20 ans, Barcelone vit au rythme de la musique électronique avec le rendez vous du Sonar… 20 ans déjà, et de nombreux souvenirs se bousculent dans ma tête : Miss Kittin remplaçant avec brio Carl Cox, Laurent Garnier, invité surprise sous le pseudo de « jamon », hypnotisant le public jusqu’au lever du soleil, Grace Jones majestueuse sur la scène principale, The Roots électrisant la foule, dj Yoda avec son travail  vidéos / son, Fabio jouant le « Barcelona  EP » dans une ambiance caliente, David Rodigan sautillant comme un jeune premier, Carte blanche (Riton vs Medhi) en osmose avec un set oldschool / new school, Xavier de Justice essayant de se concentrer tant bien que mal, avec une équipe Ed Banger survoltée….

Cette année, le sonar de jour avait été déplacé du Macba en centre ville au Fira de Montjuic. On n’y a pas perdu au change, le lieu étant beaucoup plus spacieux avec un grand extérieur, un espace cinéma ainsi que le Sonar +D consacré aux nouvelles technologies. Le sonar de nuit se tient, par contre, toujours au même endroit, mais a été, lui aussi, agrandi. Ce sont donc plus de 120.000 personnes qui se sont retrouvés, le temps d’un week end, pour fêter cet anniversaire  !

Jeudi, que du Sonar by Day et comme pour nos tournées de tapas, on commence notre mise en bouche par la dégustation de choses peu ou pas connues de nos palais… « nos esgourdes » pardon. Découverte ainsi de Mykki Blanco, le rappeur américain au talent à la hauteur de sa mégalomanie ou encore le dj Branko aux sonorités electropicales &  bass des plus plaisantes, signé chez Enchufada, label portugais, hôte des célèbres BurakaSomSistema. On passe également une rapide oreille au dieu bleu Tellier, mais vu que nous n’avons pas notre carte de membre à sa secte, on préfèrera la prestation plus en  adéquation avec « l’esprit Sonar by Day » des scandinaves Lindstrøm & Todd Terje.

Vendredi, on se remet péniblement d’une fin de soirée improvisée un poil trop trouble dans nos esprits et on se dit rapidement qu’il va falloir se ménager si l’on veut tenir le coup durant cette grosse soirée qui s’annonce. Et bien c’est mal parti, car les Foreign Beggars sont là pour nous rappeler que de jour comme de nuit, ils ne sont pas là pour faire dans la dentelle ni dans le tricot, premier gros assaut de la journée sous un soleil de plomb.

 

Heureusement pour nous ménager, les dj set de Matthew HerbertModeselektor et le live de Jamie Lidell sauront adéquatement faire redescendre la pression et nous proposer un moment de détente musicale des plus agréables. Carton Rouge à JJ DOOM sur la scène Red Bull pour sa bonne grosse demi-heure de retard et sa prestation des plus discutables…

Vendredi soir, Kraftwerk nous annonce un show 3D et des lunettes sont distribuées pour l’occasion. Il s’agit en fait des clips et visuels du groupe en version 3D. Pour ceux qui n’ont jamais vu Krafwerk, c’est sympa. Pour les autres, ça manque un peu d’originalité et de renouvèlementà l’image du live  proposé par les Bat For Lashes. Sans transition et dans un tout autre genre, Baauer, connu pour son tube planétaire « Harlem shake » sorti sur Mad Decent, n’a pas eu de mal à faire bouger le public un peu assoupi. Tout au feeling, il s’est efforcé de prouver qu’il n’était pas un produit marketing : Il nous a convaincu !

 

Major Lazer, ensuite, nous a offert à peu près le même show qu’à Marseille, pour le festival « This is (not) music »… Enorme !!! Avec ses tubes dancehall et moombahton, ses slogans universels, impossible de résister à cette tornade visuelle et sonore. Diplo, patron du label Maddecent et figure de proue de Major Lazer a, une fois de plus, réussi l’exploit de traverser la foule dans une boule transparente. « Express yourself », « daggering », c’est en sueur et torse nu que tout le monde s’est retrouvé,  bien que le public fût moins réceptif qu’à Marseille.

 

Certains se remettent de leurs émotions tant bien que mal tandis qu’Alvin Risk, l’hipster de l’EDM aux pulls jacquard, a la lourde tâche d’assurer la transition entre les 2 grosses pointures de la main stage de la soirée. On ne pourra que lui reprocher d’être plus doué à prendre le micro pour chantonner sur ses productions qu’au mix des genres musicaux. Skrillex, le phénomène Dubstep, ouvre son set par un hommage visuel à la ville de Barcelone et démontre, affublé de son maillot de football du Barça, qu’il est à la hauteur de sa réputation, avec un show lazer impressionnant et un set ir-ré-pro-cha-ble !!!

 

Enfin, Diplo clôture ce sonar night d’un dj set tous horizons musicaux des plus aboutis, prouvant que le label Mad Decent est bien « Le label de l’année 2013 ». Sur la scène SonarCar, Sound Pellegrino Thermal Team (Teki latex et Orgasmic) ont joué une house idéale pour tenir jusqu’à 7 heures du matin.

Samedi après midi, au Sonar Village, Mary Anne Hobbs aura choisi la playlist idéale pour l’heure, mêlant sonorités techno aux beats oldschooldubstep et UK bass. Au sonar Dome, TNGHT auront fini avec leurs productions Trap, quelque peu entachées par une technique non attentive aux problèmes de son, mais exactement ce qu’il fallait pour pouvoir affronter le programme de la nuit.

 

En effet, au sonar Night, les « Jurassic 5 », d’abord, débordent d’énergie, dans l’esprit de la prestation de The Roots, l’année dernière.

 

Ensuite, Breakbot joue plus techno que d’habitude, mettant le public espagnol dans sa poche !

 

2manydjs, enfin, n’ont rien perdu dans l’art de réaliser des Mash Up improbables mais ultra efficaces, comme le « Giorgio by Moroder » des Daft Punk avec l’original de Giorgio Moroder « chase » ou le « goooo » de TNGHT avec le « House Nation » de Housemaster Boyz en mash up avec « Polar » d’Ego Troopers.

 

Les artistes prévus pour clôturer les scènes prouvent la qualité du line-up de cette année : Skream, Laurent Garnier ou encore Bambounou… 20 ans, l’âge de tous les possibles !

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Photo de couverture par Toni Rosado pour SCANNERFM.