D’un été torride à un été indien (1ère partie)

D’un été torride à un été indien (1ère partie)

Par Fabien Sense, Alcid & Karine

Une fois n’est pas coutume, l’été s’est avéré très chaud dans l’équipe de Teckyo. Entre pas de danses endiablés, et ondulations de corps chaloupées, vos diaboliques chroniqueurs préférés reviennent sur deux événements forts de ces deux derniers mois.

SONAR BARCELONA 2019

Le 26ème festival catalan fût une fois de plus un grand cru, débordant de surprises, devant des dizaines de milliers de personnes toujours aussi conquis.

SONAR BY DAY

Le jeudi : Nous somme arrivés en fin d’après midi, à temps pour découvrir ROSS FROM FRIENDS, fortement conseillés par notre amie, dj Lolita. Le prodige de l’électro Lo-Fi anglaise, signé sur Brainfeeder, était accompagné de deux comparses, l’un à la guitare, l’autre au clavier, pour un live qui a parfaitement donné le « La » pour cette immersion de trois jours..

Le vendredi : Dj KRUSH pour son grand retour sur scène, nous a concocté un son dark trip hop sans concession qui a ravi les amateurs du genre. Ensuite, nous nous installons dans la salle du SonarComplex pour « Los voluble : flamenco is not a crime » : Inspirés par le mouvement «Free party is not a crime», Pedro & Benito Jiménez, accompagnés de Niño de Elche pour l’occasion,  nous présentent une séquence dans laquelle le flamenco et l’électronique s’entrecroisent sur fond d’images vidéos remixées.  Un pur moment de bonheur parcourt la salle, debout, emportée par cette transe provoqués par les images hypnotiques et  la musique rave. LOMEPAL est, lui, en mode concert intimiste pour frenchies; après son passage aux arènes de Nîmes,  l’ambiance est toute autre .. Mais il ne se laisse pas démonter et s’en sort avec les honneurs, réussissant à faire bouger tout le public ! SEBASTIAN, enfin, clôture cette journée, avec son nouveau Live. Les synthés se déchaînent, ses morceaux nous enivrent; de quoi nous faire languir la sortie prochaine de son prochain album.

Le samedi : BRANKO, avec un son  » Bass calient », a ravi le public hétéroclite. EROL ALKAN, quant à lui, nous a littéralement subjugué avec son mix impeccable sur 4 platines : techniquement parfait et musicalement irrésistible !

SONAR BY NIGHT

Le vendredi commence avec l’absence d’ASAP ROCKY, détenu en prison suite à une rixe en suède. Dommage…Il est remplacé à la dernière minute par l’Anglais STORMZY, fer de lance du style très british le Grime; il s’en sort pas trop mal et réussit à amener le public à lui malgré ce request de dernier recours.

Nous voguons ensuite sur une des deux scènes extérieures où ACID ARAB introduisent leur live. Quelle claque !! Toute en progression et d’une justesse exceptionnelle et avec une scénographie de très bon goût
(cette boule à facette orientale déstructurée qui attise tous les regards), les Parisiens seront sans aucun doute un des moments les plus mémorables du festival.


Après cette très grande émotion, retour au Sonar Club où DJ SEINFELD excelle dans un style techno très frais et tout en souplesse, parfait pour nous préparer au live ahurissant des mythiques UNDERWORLD.
Entre nouveautés et grands classiques, le duo des années 90 nous transporte en pleine rave nineties, avec un show light et lasers multicolore et extatique pour, bien évidemment, clôturer sur « Born Slippy ». Magique, tout simplement.

JARREAU VANDAL exécute un set techniquement hallucinant, bouclant chaque track en sample pour enchaîner sur le suivant ! Sa sélection crossover va rapidement conquérir le public souvent étonné de sa prestation. Tous les Anthems, tous genres confondus, sont envoyés à une vitesse incroyable.

Rendez vous ensuite au Sonar Car, où FLOATING POINTS est le maître de cérémonie avec son All Night long. Très attendu, le british déroule un set d’une incroyable classe, progressif, psyché, dans les nuages,
absolument sexy et au rythme unique. On adore.

ANDY C, sur la grande scène, ne se laisse pas impressionner. La star incontestée de la Drum’n’Bass confirme son statut de leader dans ce style et déroule un tracklist lourde et efficace. Le public suit et reste réceptif jusqu’au bout tant le style est parfait et la technique irréprochable…

Changement de style ensuite avec le set de DISCLOSURE qui développe une performance de haute volée, dancefloor, club mais jamais de mauvais goût dont le seul bémol sera peut être une légère saturation des
basses qui couvre un peu trop la musicalité globale. Nous nous attardons quelques instant devant la soit-disant exceptionnelle PEGGY GOU, cette fois-ci, accompagnée par PALM TRAX. Un set sans grand intérêt, linéaire, à croire que ces deux là seraient plus à l’aise à boire le thé qu’à faire frémir un public. Heureusement, DJ KOZE est là pour nous faire rapidement oublier cette froideur et nous dévoile un mix classe et progressif, parfait avec le lever du soleil. Merci.

Le samedi commence sur les chapeaux de roues avec $KYHOOK. Le jeune espagnol, accompagné de son video jockey nous propose un trap soft, urbain, jovial, aux sonorités ibériques qui nous met le sourire
d’entrée. Nous nous arrêtons ensuite pour faire l’expérience CATERINA BARBIERI pour un live vocal expérimental tout à fait captivant, juste avant de nous empresser au début du set des très attendus BODY & SOUL. Et quelle déception ! Un problème de son récurrent au Sonar Car nous fera perdre toute notre énergie. Vraiment rageant.

Quoi qu’il en soit, nous voilà de retour au Sonar Club pour FLAVA D, qui nous distille un set parfait oscillant entre breakbeat, grime et bass music ! Quelle consécration pour cette artiste issue de l’underground Londonien que de jouer sur la main stage du sonar festival.

Un SKEPTA fait presque tomber le plafond sur les milliers de festivaliers. Quelle puissance, quel charisme !! Une découverte live absolument ahurissante.
Après une telle prestation, le set de KETRANADA nous semble un peu plat mais la foule est en délire. Tant mieux. La bonne surprise sera le set d’une grande précision de DJ TENNIS. A coup de samples et de gros kicks, il nous transporte dans un univers musical très particulier et fort appréciable. C’est dark mais pas trop, profond, parfois émouvant. Excellent.

En même temps, PAUL KALKBRENNER, comme à son habitude, remplit littéralement l’immense hall d’un public technophile ! Public largement récompensé par son live set d’une efficacité déroutante nous faisant chavirer dans nos souvenirs de « rave party » ! il a su, avec son concept live, réactualiser ses hits en une version résolument techno ! la communion est à son apogée sur le classique « Sky and sand ». Bravo à lui , on est très loin de sa première prestation au sonar où il n’était que l’image de son rôle dans « Berlin Calling ». On aime ou on déteste mais impossible de rester indifférent !

S’en suivra DIXON, propre mais plus conventionnel, ce qui nous amènera vers l’autre scène extérieure où HONEY DIJON & LOUIS VEGA nous porteront jusqu’à la dernière seconde, dans une énergie folle qu’on aurait aimé qu’elle ne s’arrête jamais. On retiendra le mash-up absolument sensationnel Madonna « Vogue » vs The Buckedheads « The Bomb ».
La fin se fait sentir, on appréciera les festivaliers qui applaudissent encore devant les grilles de l’entrée.

C’est beau, et on y sera encore l’année prochaine.