Synkrone (Luna Rec – FR)

Synkrone (Luna Rec – FR)

Salut Synkrone et merci de nous consacrer cette interview en prévision de ton passage au Rockstore, pour la dernière soirée BONHEUR indoor de la saison, le 6 juin prochain.

Pour cette  ‘BONHEUR SAISON 4 CLOSING PARTY‘, tu feras le warm-up de la papesse électronique du moment, Sonja Moonear.

 

  1. Si l’on reprend depuis le début, on lit dans ta biographie que tu as été influencé musicalement par ton grand frère guitariste. Peux-tu nous raconter l’épisode marquant de ta vie lors duquel tu as su que ta musique serait électronique ?

Oui c’est vrai, mon frère m’a beaucoup inspiré quand j’étais plus jeune. C’est un fin musicien mais il est plus sur des tonalités rock. J’étais aussi dans cette branche, mais la différence c’est que je me suis intéressé au rock électronique, et de là est né mon point d’attache à la musique électronique…

Je pense que quand tu changes radicalement de style musical comme cela, tu dois faire un point sur ta musique. Pour moi, le break a quand même duré 1an. J’ai beaucoup réfléchi et en décortiquant tout sur tout, j’ai compris qu’avec la musique électronique, j’ouvrais la porte sur une recherche infinie, pour le moindre petit son que tu vas poser. C’est différent avec un instrument, car disons que tu es plus limité. Le simple fait de savoir que tu peux te creuser la tête comme je le fais avec la Techno, le choix à été simple… Et je ne regrette absolument pas!

  1. Tu fais partie aujourd’hui de l’avant-garde, de la nouvelle génération de djs français. Tu connais donc bien la scène émergente. Quels sont, selon toi, les autres djs/ producteurs dont on va parler dans les prochaines années ?

Oui, en quelques sortes. C’est vrai que, de par chez nous, on a un potentiel incroyable! Je parle notamment de Loquace ou encore Yamen & Eda qui en sont un exemple parfait! On parle déjà d’eux et on n’a pas fini d’en parler, ces gars sont vraiment le futur de ce milieu!

Après, on a aussi des gars qui sont plus ou moins dans l’ombre pour le moment mais qui, je pense, vont aussi marquer la scène d’ici quelques temps. Je pense à mon ami A.Weiss qui a un réel style musical à lui, son prochain release sur Hermine va sûrement lui ouvrir quelques portes. C’est la qualité! Je pense aussi à Yumane, jeune montpelliérain qui, lui aussi, commence à se faire son petit nom. Il a déjà fait de bons labels comme Body Parts et bientôt In Records! Je pense aussi aux Lyonnais, Dolfeels et Teets, qui sont aussi de très bons artistes. Je garde un œil sur eux, car je pense qu’ils vont vraiment faire quelque chose dans ce milieu!

  1. Tu es originaire de Béziers et tu connais bien Montpellier. On peut dire que c’est une ville qui bouge et qui a une réelle histoire avec la musique électronique. Penses-tu qu’elle pourrait ou qu’elle a déjà retrouvé ses galons de « capitale électronique » ?

Oui, ça bouge beaucoup! À un moment, c’était même la folie, Montpellier… Ça s’est calmé un temps, mais je pense sincèrement que la ville pourrait retrouver cette harmonie! C’est en train de se faire, on voit que les gars se bougent sérieusement et font des choses concrètes, je pense à Bonheur forcément, mais aussi à tous les autres crews qui essayent de faire quelque chose pour redonner à Montpellier cette folie qu’il y avait en 2006 !

Les bookings sont de mieux en mieux, et on sent que les gens s’attachent de plus en plus aux évents à venir ! Honnêtement, ça fait du bien de pouvoir ressentir cela à nouveau dans une grande ville du sud! C’est exactement ça qu’il nous manque à Béziers… Pourtant, des potes essayent, à Béziers, mais c’est beaucoup plus difficile, car le public réagit différemment… Mais bon, on se réconforte à Montpellier! Je pense que c’est en très bonne voie pour retrouver ses galons de « capitale électronique »…

 

  1. Cette 4ème saison ‘Bonheur’ a été consacrée aux « Nouveaux Masters de l’électro». Qui sont pour toi les masters, les pionniers, qui t’inspirent ou t’ont inspiré ?

Yes! On a eu droit a de réelles surprises d’ailleurs, c’était génial d’avoir des bookings comme ça… Et c’est pas fini!!! Alors honnêtement, je ne suis pas très attaché aux pionniers, je respecte beaucoup, mais ce qui m’inspire vraiment, c’est justement la nouveauté… Aujourd’hui on a des gars comme John Dimas, iO (Mulen) ou encore MP, et j’en passe, qui ne font vraiment que des tueries. Ils cherchent tellement loin, que chaque sortie est une pure tuerie ! Je suis plus attiré par des gars comme ça! Forcément, les classiques resteront ce qu’ils sont, mais je vis avec mon temps ! lol!

Je suis vraiment inspiré par des gars comme Julian Perez, Raresh, Petre Inspirescu et toute cette vague qui arrive sur Montpellier !

  1. Tu vas jouer en warm-up de Sonja Moonear. On se doute que ce n’est pas une chose facile que de s’affirmer tout en introduisant un autre artiste. Comment te prépares-tu pour ce genre d’exercice ?

J’essaye de ne pas me prendre la tête sur ce genre de date… C’est vrai que ce n’est pas facile, mais bon après tout, c’est SONJA!!! Hahaha! J’essaye d’écouter ses derniers sets pour voir un peu ce qu’elle joue et pouvoir construire quelque chose autour de son environnement.

En fait je suis plus excité à l’idée de faire son warm-up que stressé… J’ai déjà rencontré quelques personnalités de ce milieu et du coup ça m’aide pour ce genre de situations. J’ai pu rencontrer Chiqito, avec qui j’ai joué sur Paris, ou même Guti, grâce à Bonheur, sur Montpellier et les deux fois, j’étais un peu stressé mais finalement ça c’est très bien passé, donc j’essaye de ne plus avoir ce sentiment lors de grosses soirées telle que celle du 6 juin.

 

  1. Pour promouvoir la soirée, tu as créé et imaginé une mixtape qui sera bientôt en ligne. On trouve ce mix totalement atypique, « en suspension »… Une vraie surprise ! Peux-tu nous dire quelques mots sur ce mix, l’état d’esprit dans lequel tu l’as composé ? Pourquoi un choix si radical ?

Merci beaucoup! Oui, j’ai fait ce podcast pour promouvoir la soirée. En fait, je n’ai pas fait de choix radical, car la sélection est faite avec des tracks que je joue pour la plupart…

J’aime quand un morceau raconte une histoire et, à vrai dire, quand tu as une dizaine de morceaux qui racontent quelque chose, il te suffit de trouver la bonne façon de les passer pour créer une vrai histoire! Et c’est ce que tout bon DJ fait : il ne s’agit pas de passer simplement des disques, mais surtout de savoir les passer…

Je pense que c’est assez soft comme podcast, ça représente bien la soirée et annonce bien le tempo ! Je voulais plutôt être dans cet état d’esprit… Rester dans le thème de la soirée mais aussi surprendre le public en montrant un peu ce que je fais, et surtout, comment je le fais.

  1. Enfin, cela fait maintenant plusieurs années que tu produis des morceaux, fais des remix… Quelle est, dans ta carrière, la réalisation professionnelle dont tu es le plus fier ?

Sans hésitation, c’est mon vinyle avec mon pote Miguel Toledano sur Luna Records! C’est mon premier disque et j’ai eu pas mal de retours très positifs de la part de gros DJ et ça a été très bénéfique pour moi. C’est la réalisation la plus aboutie que j’ai faite, des portes s’ouvrent grâce à ça et on en est fier! Pour la suite, j’ai d’autres projets sur le point d’aboutir, mais je garde la surprise encore un temps…

Merci beaucoup Synkrone, on se donne rendez-vous le 6 juin prochain au Rockstore à Minuit pour le début de ton set …