Wax Tailor and The Phonovisions Symphonic Orchestra (FR)

Wax Tailor and The Phonovisions Symphonic Orchestra (FR)

Jean-Christophe Le Saoût, alias Wax Tailor, sera en concert au Corum de Montpellier le 13 mai prochain avec son nouveau projet scénique, Wax Tailor and The Phonovisions Symphonic Orchestra. Un projet exceptionnel, pour ne pas dire pharaonique, puisqu’il devrait réunir près de quarante musiciens et dix-sept choristes.
Il a néanmoins pris le temps de répondre à nos questions.

Musiciens, choristes.. .Ce nouveau projet scènique est ambitieux. Comment t’en es venue l’idée ?

La genèse c’est vraiment mon 1° projet symphonique en 2010. C’était une vraie envie de longue date.  Ma musique a de forts accents baroques, sur scène j’ai toujours été accompagné par violoncelle et flûte, du coup il y avait une vraie cohérence, c’était un peu l’ultime écrin aux arrangements et orchestrations. Pour le coup, j’ai été contacté par la Ville de Lille pour réfléchir à un projet scénique et j’ai pensé que c’était une belle occasion de donner suite à cette expérience mais en essayant de l’améliorer et de l’élargir non seulement avec les choeurs mais aussi avec plus de percussions. Une vraie section cuivres plus funk pour jouer sur les contrastes et aussi une complète création visuelle autour de cette relecture.

Est-ce que ça a été difficile à mettre en place ?

Oui et non. Sincèrement, je n’ai pas eu besoin de convaincre, ce qui avait été le cas en 2010 ,donc de ce point de vue c’était un vrai confort. Par contre, comme souvent , ce type de projets c’est un iceberg avec la partie émergée et tout ce que tu n’as pas anticipé. Au final j’y travaille à plein temps depuis décembre alors qu’il ne s’agit pas d’un nouvel album, donc je dirais plus long que difficile mais ça valait vraiment le coup. J’ai une belle équipe autour de moi et je pense qu’on va faire vraiment quelque chose de chouette et qui résume bien ma vision de la musique.

Featurings, musiciens, voix…que ce soit en studio ou sur scène, tu es toujours très entouré. Ces collaborations et ce côté « troupe » sont-ils importants à tes yeux ?

Oui, la musique c’est aussi l’échange et c’est important pour moi. Aussi peut être parce que je me considère comme un metteur en son plus que commeun beat maker, je préfère très largement ce travail avec plan large et vision d’ensemble sur ce que tu veux apporter, plutôt que de produire 2 fois plus de disques mais d’en perdre le contrôle.

Beaucoup de gens, du coup, croient que Wax Tailor est un collectif à géométrie variable et ne savent pas que, derrière, il y a un seul homme…

Oui c’est vrai, honnêtement ça m’amuse et je m’en fous un peu. J’ai déjà eu beaucoup de mal à accepter le côté « incarnation », montrer ta tête à droite à gauche. Dans la vie je suis plutôt discret. Ce qui compte c’est la musique, le reste c’est fioriture, savoir que c’est mon projet ou que les gens pensent qu’on est 15 derrière c’est pas l’essentiel, l’essentiel c’est qu’ils aient accès à la musique. D’autant qu’encore une fois je suis disons le chef d’orchestre ou la tête pensante, comme on veut, mais tous les artistes et techniciens avec qui je collabore apportent beaucoup dans cette histoire et il ne faut jamais l’oublier.

Trois nominations catégorie « Musiques Electroniques » aux Victoires de la Musique. Honnêtement, ça fait quoi ? Est-ce pour toi une consécration ou cela reste-t-il plus anecdotique ?
Ca reste un « instant ». C’est pas complètement anecdotique et loin d’être une consécration. C’est bien plus parlant de remplir une salle de concert ou d’avoir des retours du public mais bon, je garde toujours en tête que je suis un producteur indépendant, un vrai artisan et, dans une industrie du disque bien cadenassée, penser que mes 3 derniers albums ont été plébiscités par les professionnels au point d’être nominé 3 fois de suite au milieu, à chaque fois, d’artistes de majors, j’ai un peu l’impression de fissurer la matrice. Ca fait fait surtout plaisir au producteur indépendant que je suis.

D’autres projets à venir après la tournée ?
Rien de très précis si ce n’est une furieuse envie de retourner en studio et de me remettre à travailler sur des nouveaux titres. Je n’ai pas d’impératifs, je ne sortirai pas de disques avant d’avoir le sentiment d’avoir trouvé la bonne direction mais j’ai plein de choses en tête donc j’espère, d’ici fin 2015, un nouvel album.

Wax Tailor & The Phonovisions Symphonic Orchestra
 13 mai-20h
Corum/Opéra Berlioz, Montpellier